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À vos plumes

INSAT’s last letter

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[simplicity-save-for-later]
Credits to Nesrine Boussenna from whom I stole the picture 😜

Disclaimer: this article is loaded with feels. If you can’t handle it or you get cringy easily, you have been warned.

Another disclaimer: some words are written in another language just « lel dharoura che3ria » 😜

 

At this time of every year (well, this and last year for me at least), I get an abnormal feeling, some kind of a certain melancoly.
Because, at these times, there is this playlist that wanders around the hall, and it makes your heart lean and just want to start crying. But they’re good tears. It’s the kind of tears that come when you start to think about all those years you’ve spent between these red walls, the people you’ve known and loved, the ones with whom you’ve shared your highest highs and loudest laughs around the Ciné Box, in « salle de lecture » or « ellocal », and that « rakcha » at « El barreka » on a rainy cold day or the long study hours that you skipped together.

You probably still remember your weak moments too, the not-so-victorious times when you were broken and the people that saw the sorrow in your eyes brought you behind that big pole where people usually hide to play music and had with you the best, deepest, funniest existential talk of your life.
You remember the games you’ve played, the coffees you’ve had, the work you did with the people of this land, the nights you’ve spent sleeping on tables, the music you’ve heard and discovered, the crazy dances during lunch break, the group-singing when a popular song comes on, the people that held you so tightly at the beginning and at the end of the day, the long walks around the institute and in that wide parking-lot, the dreams you’ve shared in such a hushed voice, the ones who discovered you, the ones who encouraged you and especially, the ones who believed in you.

Today, this institute is faded, I feel it in my soul. Because it has seen way more than any man on this earth. It has seen every single day of every single year of every single one of its students. And it’s so hard for it to carry all these memories in its corners while it watches the ones that made them walk away.
As I stand in its hall, I hear the music that the « Ciné-Radiosaures », leaving INSAT, chose to diffuse at their last broadcast, and it just takes over me. I hear the « La La’s » of the « Of Monsters And Men » that somebody gotta play everytime, and it feels like saying goodbye to the good days that made you. But you are happy. And sad. And nostalgic, and excited, and frustrated and every other feeling in the world is part of this mix that’s filling you, leaving you helpless until all you could ever do is to enjoy these last days, and make those promises to your friends that everybody makes, about how you’re gonna visit and not let life drive you away, that you’re always gonna be a human of INSAT and no other responsability is gonna stop you from returning to this Home. But you know deep down that you can’t keep promises forever, and that one day, even those people you’re leaving today are gonna leave too, and there will come a day when this land is gonna be someone else’s land, and that life will take over, eventually.

But right now, you’re looking at it and you’re seeing those yellow entrance lights and you know that this kingdom still recognizes you, and still loves you and wishes that you will never have to leave…

To those who are leaving us, to my friends, to the ones I’ve known, to my acquaintances , to the persons to whom I’ve never had the courage to say more than a hello, to the ones I know by name, to the ones I don’t know at all, I wish you all the best. The INSAT I know will never be the same without you guys ♥

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À vos plumes

Moi et Moi

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Si obscur, le monde si silencieux. Seule dans le vide éternel qu’est mon propre être. J’observe ma vie, qui je suis. Cette identité façonnée autour d’un être qui n’existe point. Je ne suis peut-être pas cette identité. Je ne sais pas vraiment. Une errance éternelle entre les ruelles de mon cerveau. Une brume de confusion qui refuse de se dissiper. Recroquevillée sur moi-même, j’ai peur de même respirer trop fort. Le monstre hait lorsque je perturbe son règne de terreur. Je regarde devant moi les pièces éclatées de ce reflet de moi-même et que j’ai brisé de mes propres mains. Le sang dégouline encore tachetant le sol miroitant de ma conscience. Ce combat infini entre qui je suis et qui je veux être. Une cause perdue.

Voilà ce que je suis. Je crois que mon existence même est une erreur. Un calcul de trop. Je disparais alors dans les recoins les plus enfouis de mon tréfonds. J’offre au monde cette version toute parfaite. Tout ce qu’il faut pour cesser d’exister. Qui suis-je ? la réponse ne vient jamais. Cette question retentit, un écho impossible à ignorer. J’hurle pour l’étouffer mais je ne réussis guère. Les larmes m’étranglent et les souvenirs me hantent. Des rêves que j’ai cru morts me revisitent, des mirages troublants plus que tout. Je veux m’en aller. Partir. Ailleurs. Quelque part où personne ne me connait. Quelque part où je peux me débarrasser de cette peau qui m’écœure tellement. Sauvez-moi de ce monstre qui est mon âme même. Ce monstre me tue en douce. Chaque jour un peu plus de poison. Il me tient par la gorge. Ses griffes contre mon cou. Son souffle dans le mien. Je le ressens à chaque respiration. Une personne à part. Honnêtement. La paranoïa est sa carte maitresse. Sa voix si dominante dans mon esprit. Je fais la sourde mais sa voix refuse de lâcher prise. Il me fait peur, éperdument peur. Il se moque de moi. Regardez-le. REGARDEZ-LE. Il rie de ma détresse. Ce désarroi qu’il orchestre d’un sadisme accru. Je frôle une folie dangereuse.

Au bord de la rupture. Je me torture à coups de questions qui refusent de cesser. Je tiens ma tête pour me calmer. Je regarde le sang devenu un flacon. Sur ce flacon, je me vois enfin. Brisée que j’étais. Hantée, perdue, penaude mais étrangement lucide. Ce genre de lucidité qui brule, un arrière-gout amer après chaque effondrement. Une clarté qui me maintient ici malgré tout. Un ange gardien, oserais-je le terme. Méritais-je réellement autant de souffrance ? méritais-je même un peu d’amour ? de la compassion ? Un sentiment qui n’est pas le dégout et la haine envers ma personne. Un dilemme existentiel, cornélien. Des choix impossibles. Une vie insupportable.

Comment apprendre à un cerveau qui a toujours été sensé haïr comment aimer ? pourquoi aimer ? puis-je quitter cette transe, cet état épouvantable dans lequel je vis ? puis-je me libérer des chaines qui me retiennent à la merci du monstre ? Est-ce que je peux ? quelqu’un ? répondez-moi ! encore la réponse refuse de venir. Cette fois…cette fois je comprends que la réponse doit être mienne. Nul autre. Ridicule. Horriblement ridicule. Une ironie qui n’échoue pas à m’émerveiller. Comment l’être qui n’a connu que le silence et l’étouffement peut s’exprimer ? Les mots, cet être a oublié. Son humanité, il a enterré. Comment, après tout ce temps, ose-t-on lui demander une réponse ? Pour la première fois, je me relève. Je ne suis plus recroquevillée même si le monstre me possède. Je discerne avec une perspicacité authentique ce monde morbide qu’est ma conscience. Cette noirceur obsédante n’est pas moi. Ce silence terrifiant n’est pas moi. Ce sang infini n’est pas le mien. Ces pièces éclatées ne sont pas moi.

Je sais la réponse à toutes les questions. Je mérite d’exister, de m’aimer et de guérir. Ce corps est mien. Cette vie est mienne. Dans cet équilibre fragile induit par cette résistance jamais connue, le lieu cesse d’être lugubre. La lumière de la vérité l’éclaire et je comprends enfin. Je ne suis l’esclave de personne, le reflet de personne, l’ombre de personne. Je suis moi. Une personne qui a une existence et une volonté indépendantes. Cette évidence tombe sur moi un salut délivrant. Je me libère ainsi des griffes du monstre qui hurle, chassé par la glorieuse lumière de la victoire. Aujourd’hui, je choisi d’exister, moi, nul autre. Je décide d’être celle que je souhaite. Je décide de faire de qui je suis celle que je veux être.

Ecrit Par: Malek Jarboui  

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