Ante-scriptum: Cet article ne reflète pas nécessairement l’opinion du club
Cette période de l’année est marquée par l’entrée massive des étudiants aux différents clubs. Comme tout autre insatien ou insatienne, fier de cet honneur, je voulais tenter ma chance dans certains de ces fameux clubs et m’intégrer au sein de la vie associative de notre établissement, dont l’illustre nom ne peut échapper aux yeux d’autres instituts.
Hélas, mes craintes se sont avérées confirmées, lorsqu’en toute innocence, je faisais mes premiers pas vers les cactus.
Était-ce vraiment la plus brillante de mes idées ?
Il est, certes, normal de s’entretenir avec les candidats. Mais cette légitimité ne connaîtrait-elle aucune limite ? Personne ne pourrait nier la nécessité d’une sélection au sein des clubs afin de garantir un certain niveau d’expertise, de motivation, mais selon quels critères ce système de triage se fait-il ? Y aurait-il des compétences précises, censées déjà être acquises, qui me permettraient de m’engager prudemment sur le terrain sinueux de ces associations en question ?
Pour moi comme pour – et j’en suis certain – la majorité des étudiants, la stratégie de filtration des nouveaux venus demeure encore floue et insensée.
Pour ma part, ayant été engouffré par des entretiens interminables, les uns plus compliqués que les autres, je fis l’expérience de l’un d’entre eux, et croyez-moi, ce fût loin d’être une partie de plaisir. Cela m’avait particulièrement marqué, d’une manière fortement désagréable, et pour cause ! Les cactus m’ont piqué !
Deux entretiens se sont enchaînés, le premier, plus basique que le deuxième, s’était bien passé, le suivant beaucoup moins bien.
En effet, le deuxième était très technique, tellement technique qu’on se sentait déstabilisé. La pression dégagée n’était pas habituelle. Lire deux bouts de papiers en deux minutes tout en étant, à toute occasion, distrait par les bruits de fond – intentionnellement émis – demandait une patience et une gestion imperturbable de mon stress. Et ce n’était qu’une épreuve parmi tant d’autres, pour estimer la réaction en situation de stress, à l’image d’une expérience de laboratoire.
En résumé, une sélection absurde s’est faite lors de cet entretien. Ce n’était plus la motivation des postulants qui était prise en considération mais la prestation sous une pression intentionnelle qui prenait les rennes. Reste encore un mystère à éclaircir : selon quel autre éventail de critères cette politique d’écrémage s’est-elle établie ? Il est clair que des miracles peuvent se produire pour certains plus que pour d’autres.
C’est avec indignation que je clame haut et fort qu’une quête d’un profil utopique consume ce genre d’entrevues, qu’une soif à l’atteinte d’une perfection intangible ne cesse de s’accroître, le tout agrémenté par un système excusé des principes de justice et d’égalité.
En somme, la toxicité des activités associatives à l’INSAT est aussi limpide que ma critique vis-à-vis de ce manque d’attention envers ceux qui ont eu le courage de s’y intéresser. Je pourrais vous apporter mille et une preuve qui justifieraient mes propos mais le simple fait de ne pas communiquer la délibération du résultat pour un bon nombre de refusés clôturerait le tout. Enfin, dans une course, il n’y a que les vainqueurs qui comptent.
Pour ma part, je n’ai eu ma réponse qu’en la réclamant, après avoir hasardeusement contemplé une réunion des nouvelles recrues dans le jardin, à l’heure du déjeuner. Quelle brillante manière de faire passer le message. À applaudir.
Le but primaire de la vie associative n’est désormais plus la motivation des étudiants à cultiver leur passion, mais plutôt de mettre à profit les profils possédant déjà un niveau de professionnalisme digne d’une entreprise. À en croire que ceux qui veulent apprendre et perfectionner leurs compétences n’auraient plus de places dans ces fameux clubs de l’INSAT, qui ne cessent de nous surprendre avec leur étonnante modestie.
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