Culture
Les journées cinématographiques de Carthage à leur édition la plus spéciale

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4 ans agoon
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“Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ?”, dénonça le fameux cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, mettant ainsi l’accent sur l’importance du cinéma, qui demeure l’un des remparts les plus efficaces contre l’ignorance et l’intolérance, une opinion que Mr Ridha Béhi, directeur général des JCC, adopte fort.
Les journées cinématographiques de Carthage se dérouleront donc du 18 au 23 décembre en présentiel selon des directives sanitaires strictes, ce qui constituera entre autres le prélude de la réouverture de la culture en Tunisie.
Les amateurs du 7ème art auront ainsi l’opportunité de revisiter la mémoire des JCC à travers le regard des différents réalisateurs, pionniers du cinéma tunisien, africain et arabe.
Le programme de cette session est relativement atypique et pourtant, extrêmement riche et varié. Il comporte:
- 6 films qui seront à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, inspirés de la mémoire des JCC et sélectionnés par un comité présidé par Kehna Attia
- 1 documentaire et 4 court-métrages
- 34 films constituant le “Best off longs-métrages”. Ces derniers feront remonter le public dans le temps, lui permettant d’accéder par la même occasion à la philosophie du festival.
- 7 films de 4 différents pays mélangeant émotions et nostalgie pour emporter le public ailleurs.
- 35 films constituant le “Best off court-métrages” vont permettre au public d’atteindre le nirvana à travers un voyage riche en couleurs au sein du cinéma Arabo-Africain.
- 21 films Tunisiens Tanités mélangeant courts et longs métrages seront offerts aux amoureux du 7ème art leur permettant ainsi d’accéder à la richesse cinématographique Tunisienne.
- 4 films documentaires et fictifs constituant la “Carte Blanche”. Il s’agit, d’un espace de libre expression et d’échange permettant au public de découvrir l’univers de 4 cinéastes africains et arabes et de partager leurs réflexions.
- 14 films qui mettent l’accent sur certaines problématiques évoquées par les cinéastes africains et arabes et leurs différents regards sur ces dernières.
- 12 portraits de cinéastes Tunisiens emblématiques, réalisés par Ridha Behi seront également présentés aux cinéphiles.
Malgré ces temps particulièrement délicats, un programme richissime digne des JCC est promis. Cependant, et vu les conditions actuelles, des mesures rigoureuses ont été imposées afin d’assurer le bon déroulement d’un événement d’une telle ampleur.
En effet, la direction des JCC n’a pas rendu les armes face à l’obstacle de la COVID-19. Un système logistique a été mis en place pour s’adapter à ces conditions inédites et compliquées ; toutes les mesures sanitaires et sécuritaires ont été prises afin de garantir aux chers amateurs de cinéma un climat sûr leur permettant de profiter de cette édition spéciale.
En outre, un plan détaillé de la gestion de la circulation des spectateurs a été mis en place dans le but de respecter les protocoles sanitaires: concernant l’accès, il y aura 2 entrées différentes et 3 points de contrôle pour éviter toute bousculade. La vente des tickets se fera aussi en ligne sur la plateforme « teskirti ».
Les projections se feront dans 16 salles différentes et la majorité de celles-ci auront des entrées et sorties séparées. Les salles avec entrée unique auront un temps de latence étendu entre les deux projections, de manière à laisser le temps aux spectateurs de prendre place et de quitter les lieux.
Les masques et les gels seront bien évidemment obligatoires et le nombre de places occupables seront diminuées étant donné qu’il y aura une chaise vide entre chaque deux spectateurs en vue de respecter la fameuse distanciation sociale.
Finalement, et pour clôturer cette conférence de presse en beauté, une surprise a été annoncée : cette année une radio dédiée aux JCC s’est lancée sur la fréquence 93.5. Les bandes audio des films passeront au même moment que leurs passages sur les ondes de la radio.
C’est en ce moment délicat pour la culture et la cinématographie que les artistes tunisiens ont besoin de votre soutien. Soutenons nos artistes, joignons l’utile à l’agréable, rendons hommage à nos défunts cinéastes, soyons présents aux JCC.
Bon festival et vive le cinéma.
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Culture
Testour, à travers les yeux de Insat Press

Published
1 mois agoon
27 février 2025 [simplicity-save-for-later]
Située dans le gouvernorat de Béja, Testour est une véritable perle historique où l’architecture et les coutumes ancestrales révèlent un passé andalou foisonnant. Créée en 1609 par des morisques exilés d’Espagne suite à l’édit d’expulsion promulgué par le roi Philippe III , elle a réussi à maintenir son caractère authentique et sa beauté éternelle. Testour continue d’enchanter aujourd’hui par son patrimoine architectural remarquable, ses coutumes culinaires délicates et son ambiance tranquille chargée de nostalgie. Lors d’une excursion organisée par le club Insat Press , nous avons eu le privilège de parcourir cette ville. Cette expérience immersive nous a offert une approche directe de son histoire et de sa culture dynamique .
Les mosquées emblématiques de Testour Testour est particulièrement renommée pour ses constructions religieuses qui témoignent de l’héritage andalou et de l’influence ottomane.
La Grande Mosquée de la Médina :
Nous avons d’abord visité la Grande Mosquée de la Médina, imposante et chargée d’histoire. En passant son seuil , nous avons été impressionnés par la tranquillité qui y prévaut. Ce qui nous a davantage frappés , c’est son minaret unique coiffé d’une horloge dont les aiguilles tournent à l’envers. Une précision qui paraît défier la temporalité, comme si Testour nous proposait une vision alternative de l’histoire et de la mémoire.Positionnée au centre de la cité et construite au XVIIe siècle, cet édifice religieux se distingue par son style architectural hors du commun.
reflétant l’habileté des artisans andalous qui l’ont édifiée.
La mosquée El Hanafi :
Ce lieu de culte, construit en 1757 sous l’ère ottomane , illustre la diversité des courants religieux ayant marqué la ville. Avec ses colonnes délicates et ses motifs minutieusement taillés , elle captive tant les croyants que les amateurs d’histoire et d’art islamique. Un lieu qui nous a attiré par sa façade captivante .
La maison de Msika :
un lieu chargé d’histoire, de mémoire et un des trésors du patrimoine testourien, se démarque par sa valeur et l’ambiance frappante qu’elle dégage. Quand nous nous sommes arrêtés à cette maison chargée d’histoire, un frisson a parcouru nos êtres. Ce monument iconique a été la résidence du fameux chanteur juif tunisien, Cheikh El Afrit, aussi appelé Messaoud Msika. Né en 1897, il a laissé sa marque sur son époque avec une voix captivante et des compositions éternelles, des mélodies qui continuent de vibrer dans l’esprit de Testour.
Cet endroit ne se contente pas de narrer son histoire, il parvient à la transmettre de manière palpable. En contemplant les murs marqués par le passage du temps, nous avons été emportés par l’imaginaire, projetés à une période où la musique rassemblait les cultures et dépassait les limites géographiques.
Un terroir d’exception :
la grenade et le fromage de Testour Testour se démarque non seulement par son patrimoine architectural et historique mais également par ses plats culinaires singuliers qui enchantent les passionnés de goûts authentiques.
Toponyme fruitier :
La grenade, ce fruit, véritable symbole de la ville, y est cultivé depuis des centaines d’années. Initiée par les Andalous lors de leur établissement en 1609, la grenade de Testour est reconnue pour son goût sucré et sa forte teneur en antioxydants. Elle représente un soutien essentiel de l’économie locale et se démarque sur le marché, tant au niveau national qu’international. Nous avons déambulé dans les ruelles avoisinantes, où nous avons remarqué qu’il ne se passe pas un coin de rue sans qu’une femme ne prépare du “Mlewi” au fromage et d’autres spécialités proposant toujours à côté une délicieuse confiture de grenade.
Le fromage :
Un héritage des compétences agroalimentaires andalouses, la ville est aussi connue pour son fromage fait à la main. Celui-ci, conçu selon des procédés anciens transmis de génération en génération, se distingue par sa texture crémeuse et son goût délicat qui ravit les gourmets.Au cours de notre déplacement , nous avons eu l’occasion de déguster ce fromage directement chez un producteur local.J’ai personnellement eu la chance de parler à l’un des artisans locaux qui a essayé de me parler du processus de la fabrication traditionnelle du fromage . Un instant véritable où tradition et goûts se sont croisés.
Nous avons aussi eu l’occasion d’échanger avec certains des habitants de la ville. Ces derniers nous ont révélé une coutume singulière : à Testour, lorsqu’on aperçoit une personne portant un tablier rouge, cela signifie qu’elle fait partie des membres anciens de la ville, perpétuant ainsi un héritage et un lien profond avec son histoire et ses traditions.
Un échange passionnant avec les élèves du collège de Testour Notre exploration ne s’est pas limitée à l’appréciation du patrimoine culinaire et architectural. Nous avons eu l’opportunité de conduire une formation au collège Ibn Rochd, durant laquelle nous avons partagé notre amour du journalisme avec des étudiants de collège curieux et pleins d’entrain.
Nous avons exploré les multiples facettes du journalisme, telles que la rédaction, la photographie .. au cours d’ateliers interactifs. Nous avons été profondément émus par l’engagement et l’intérêt manifestés par les jeunes. L’ardeur à apprendre et la fierté d’appartenir à cette cité riche d’histoire ont conféré à cet échange une intensité spécifique.
La maison de la culture : un refuge de souvenirs.
Notre déplacement s’est achevé à la maison de la culture de Testour. Cet endroit débordant d’activités artistiques et intellectuelles nous a donné un aperçu captivant de l’effervescence culturelle de la ville. Nous avons noté une forte intention de conserver et de transmettre le patrimoine local par le biais de la musique, de la littérature et des arts.
Cette visite nous a plongés dans la réflexion et l’admiration.
Testour, plus qu’une merveille architecturale et historique, est un endroit animé où chaque rue, chaque goût et chaque interaction racontent une anecdote. En partant, nous étions conscients que nous emportions bien plus que des souvenirs éphémères : une expérience véritable, riche en interactions humaines et en découvertes mémorables.
Rédigé par Roukaya berbeche
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