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Le sport: simple volonté ou loisir passager ?

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Le sport: simple volonté ou loisir passager ?

Il me vient à l’esprit une question intrigante – et ce depuis un bon moment déjà – dont j’espère trouver la réponse vers la fin de mon article: Pourquoi pratiquons-nous réellement le sport ?

De nos jours, le sport est une industrie en pleine expansion, de plus en plus sollicité: son nom est sur toutes les langues, persiste dans les magazines et sur internet. Il est la star de nos smartphones avec ces applications qui nous font rêver, ces coachings personnalisés. Tout semble tourner autour du sport, du bien-être et de cette nouvelle tendance du «healthy lifestyle».

Il semblerait que ce nouveau style de vie ait d’un côté réussi à bouleverser nos habitudes, notamment alimentaires. L’apparition récente du concept de «wellness» a envahi le monde. Au menu, il n’y aurait pour ces adeptes de sport qu’une salade «healthy»  à base de choux kale, de quinoa et de baies de goji. Ironiquement, ces «bird food» qui autrefois étaient donnés aux volatiles, sont aujourd’hui sujet de raffolement.

Admettons que notre société soit partie d’une bonne intention, que pratiquer du sport soit une nécessité vitale  et qu’aspirer à être “bien dans son corps, encore plus dans son esprit ” soit une règle de vie à suivre absolument. Tout cela est-il réellement issu de notre propre dessein ?

On a oublié qu’aujourd’hui, on ne fait rien sans contrepartie.

Quand est ce qu’avons-nous fait une chose juste pour nous-même, pour notre propre bien ou plaisir ? Quand est ce qu’avons-nous fait une chose gratuitement ? Quand est ce qu’avons-nous fait une chose sans avoir cette envie arrachante de la faire voir à tout le monde ? Peut-on vraiment échapper à ce profond désir rongeur de tout partager ?

Les nouvelles générations placent la barre de plus en plus haut face aux  exigences et aux standards idéalistes imposés par les sociétés actuelles. La sédentarité est contestée, le surpoids est pointé du doigt. Personne n’est à l’abri de ce stress ce qui nous force malencontreusement à rechercher un archétype idéal et à poursuivre continuellement des conditions physiques titanesques. Nous ne pouvons pas nous contenter trivialement des bienfaits d’une perte de poids ou d’une remise en forme engendrés par un simple régime. Nous devons forcément virer vers l’obsession d’une alimentation saine et d’une activité physique intense.

Et les divers studios de sport et centres de fitness n’améliorent guère cette situation alarmante en ouvrant leurs portes à chaque coin de rue. Chacun veut battre son concurrent avec des promotions alléchantes, des designs inventifs et des technologies fascinantes.

Quant aux  blogueuses adeptes de détox et des dernières méthodes d’entraînement, celles-ci deviennent de véritables starlettes. Les réseaux sociaux se voient exploser de leurs hashtags et stories: Sueurs mises en valeur, fesses à l’air en cherchant toutes les postures possibles pour faire voir leurs muscles sous leurs vêtements de sport trop serrés, sans oublier les marques inabordables et les prix exorbitants.

La compétition se porte maintenant sur celui qui s’entraîne dans la salle la plus chère, celui qui publie régulièrement sa séance d’entraînement. En résumé, moins de volonté, plus de superficialité !

On en a ras-le-bol de toutes ces scènes insensées, ces principes banals et ces actions dévalorisantes. On en a marre de la commercialisation ininterrompue de produits inutiles et des marchés de vente qui tirent profit de l’inconscience des autres. Marre de la médiatisation du sport  et de la sportivisation des médias. On se noie dans les affiches et les publicités. On ne voit plus le sport comme une activité noble et éthique  mais comme l’un de ces outils vulnérables qu’utilisent une bande d’ignorants pour gagner en popularité.

En fin de compte, je n’ai pas trouvé une réponse tranchante sur ce sujet car si notre trop-plein d’éthique nous anime vers une pratique sincère de notre passion, le sport reste toujours “le média le plus puissant du xxie siècle.” (Lucien Boyer, Le Figaro)

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Moi et Moi

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Si obscur, le monde si silencieux. Seule dans le vide éternel qu’est mon propre être. J’observe ma vie, qui je suis. Cette identité façonnée autour d’un être qui n’existe point. Je ne suis peut-être pas cette identité. Je ne sais pas vraiment. Une errance éternelle entre les ruelles de mon cerveau. Une brume de confusion qui refuse de se dissiper. Recroquevillée sur moi-même, j’ai peur de même respirer trop fort. Le monstre hait lorsque je perturbe son règne de terreur. Je regarde devant moi les pièces éclatées de ce reflet de moi-même et que j’ai brisé de mes propres mains. Le sang dégouline encore tachetant le sol miroitant de ma conscience. Ce combat infini entre qui je suis et qui je veux être. Une cause perdue.

Voilà ce que je suis. Je crois que mon existence même est une erreur. Un calcul de trop. Je disparais alors dans les recoins les plus enfouis de mon tréfonds. J’offre au monde cette version toute parfaite. Tout ce qu’il faut pour cesser d’exister. Qui suis-je ? la réponse ne vient jamais. Cette question retentit, un écho impossible à ignorer. J’hurle pour l’étouffer mais je ne réussis guère. Les larmes m’étranglent et les souvenirs me hantent. Des rêves que j’ai cru morts me revisitent, des mirages troublants plus que tout. Je veux m’en aller. Partir. Ailleurs. Quelque part où personne ne me connait. Quelque part où je peux me débarrasser de cette peau qui m’écœure tellement. Sauvez-moi de ce monstre qui est mon âme même. Ce monstre me tue en douce. Chaque jour un peu plus de poison. Il me tient par la gorge. Ses griffes contre mon cou. Son souffle dans le mien. Je le ressens à chaque respiration. Une personne à part. Honnêtement. La paranoïa est sa carte maitresse. Sa voix si dominante dans mon esprit. Je fais la sourde mais sa voix refuse de lâcher prise. Il me fait peur, éperdument peur. Il se moque de moi. Regardez-le. REGARDEZ-LE. Il rie de ma détresse. Ce désarroi qu’il orchestre d’un sadisme accru. Je frôle une folie dangereuse.

Au bord de la rupture. Je me torture à coups de questions qui refusent de cesser. Je tiens ma tête pour me calmer. Je regarde le sang devenu un flacon. Sur ce flacon, je me vois enfin. Brisée que j’étais. Hantée, perdue, penaude mais étrangement lucide. Ce genre de lucidité qui brule, un arrière-gout amer après chaque effondrement. Une clarté qui me maintient ici malgré tout. Un ange gardien, oserais-je le terme. Méritais-je réellement autant de souffrance ? méritais-je même un peu d’amour ? de la compassion ? Un sentiment qui n’est pas le dégout et la haine envers ma personne. Un dilemme existentiel, cornélien. Des choix impossibles. Une vie insupportable.

Comment apprendre à un cerveau qui a toujours été sensé haïr comment aimer ? pourquoi aimer ? puis-je quitter cette transe, cet état épouvantable dans lequel je vis ? puis-je me libérer des chaines qui me retiennent à la merci du monstre ? Est-ce que je peux ? quelqu’un ? répondez-moi ! encore la réponse refuse de venir. Cette fois…cette fois je comprends que la réponse doit être mienne. Nul autre. Ridicule. Horriblement ridicule. Une ironie qui n’échoue pas à m’émerveiller. Comment l’être qui n’a connu que le silence et l’étouffement peut s’exprimer ? Les mots, cet être a oublié. Son humanité, il a enterré. Comment, après tout ce temps, ose-t-on lui demander une réponse ? Pour la première fois, je me relève. Je ne suis plus recroquevillée même si le monstre me possède. Je discerne avec une perspicacité authentique ce monde morbide qu’est ma conscience. Cette noirceur obsédante n’est pas moi. Ce silence terrifiant n’est pas moi. Ce sang infini n’est pas le mien. Ces pièces éclatées ne sont pas moi.

Je sais la réponse à toutes les questions. Je mérite d’exister, de m’aimer et de guérir. Ce corps est mien. Cette vie est mienne. Dans cet équilibre fragile induit par cette résistance jamais connue, le lieu cesse d’être lugubre. La lumière de la vérité l’éclaire et je comprends enfin. Je ne suis l’esclave de personne, le reflet de personne, l’ombre de personne. Je suis moi. Une personne qui a une existence et une volonté indépendantes. Cette évidence tombe sur moi un salut délivrant. Je me libère ainsi des griffes du monstre qui hurle, chassé par la glorieuse lumière de la victoire. Aujourd’hui, je choisi d’exister, moi, nul autre. Je décide d’être celle que je souhaite. Je décide de faire de qui je suis celle que je veux être.

Ecrit Par: Malek Jarboui  

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