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L’info au temps du Corona – De l’ail à l’intox 

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Salutations, jeune voyageur !  

Heureuse de vous voir parmi nous. En ces temps de criserares sont ceux qui font le voyage jusqu’à ces contrées. Oui, je sais que vous n’avez pas bougé de votre canapé depuis ce matin. Mais vous êtes à la recherche de vérité, et c’est là le plus noble des voyages.  

Commençons donc votre initiation à la sagesse du web. Commençons par le commencement. 

[ Intox – La Genèse ] : Une petite histoire d’Ail. 

Au commencement, il y’avait vous.

Aujourd’hui, en fervent consommateur d’internet, vous avez partagé dans le group-chat familial un article de LerPess parlant des bienfaits de l’ail sur la santé des Lamas du Bengale.

Trois personnes vous en mis un haha et quelqu’un a lancé un pouce bleu. Vous, vous avez déjà remis la conversation sur silencieux et êtes de retour à admirer des memes 

ce point de l’histoire, vous ignorez que la conversation a continué sans vous. Votre oncle Mehdi, nutritionniste du dimanche, a rebondi sur l’article pour parler des bienfaits de l’ail sur le foie. Imed insiste alors que c’est surtout sur les reins. “Je l’ai lu quelque part”, affirme-t-il 

Hrouzmécontent de rester sans rien dire, ajoute que c’est aussi excellent pour les poumons. 

De peur d’une crise de colère, personne ne le contredit. 

Arrivée à ce niveau de la conversation, votre tante Znaykha, toute contente de cette information aux sources douteuses, ira la raconter à ses amies du club de Melouf 

Ses amies du club de Melouf, toutes très fans de Znaykha dont l’arrière grand-oncle du côté de la mère avait attrapé la grippe de 1918, iront raconter l’info à leurs familles. Parmi elles, Houda
Celle-ci, vivant dans la peur du Coronavirus, a rapidement fait le lien entre ail et Covid-19, et a insisté pour que son fils en prenne au petit déjeuner. 

Mouradfils de Houdan’aime pas l’idée de manger de l’ail de bon matin. Par contre, il aime bien l’idée qui lui vient.
Mourad tient une page Facebook (Jebya News 2020) qui galère à rivaliser avec les lives de Nermine Sfar. Cette histoire d’ail qui guérit du Coronavirus pourrait le rendre célèbreSweet, sweet internet fame. La tentation est trop grande (et honnêtement, lui il s’en fout du reste). Il construit vite fait une image avec Paintposte le tout sur la page puis dans le groupe “Corona-Corina-Coloungna, et s’endort sans trop y penser. 

Le lendemain matin (enfin, à 15h, heure de réveil)il se connecte et jackpot ! Il a fait 350000 vues en 12 heures. Même que les pages de Khabya, et Khabya News 2019 ont repris et reposté l’information. 
L’ail guérit le Coronavirus. Ce n’est plus une rumeur. C’est maintenant la vérité vraie. 

 

Tout ceci n’est évidemment qu‘un scénario d’autres. La naissance et l’évolution d’une rumeur, comme beaucoup de tournures de l’Histoire, dépendent de peu de choses. Je vous laisse décortiquer les nombreux rouages qui nous ont mené à cette chute, mais les faits sont comme suit:  Nous vivons dans une époque où l’information circule tellement vite, et avec si peu de contrôle, qu’un scénario pareil, aussi absurde soit-il, pourrait bien en devenirvrai.   

Ne me regardez pas comme ça ! Ça ne me réjouit pas non plus. Mais les faits sont là. Sur internet, on est tous idiots. Mais figurez-vous qu’il est possible de l’être moins. Beaucoup moins. 
Comme contre le COVID-19, certains réflexes vous protègent, vous, et votre entourage. C’est pareil pour le tout aussi destructeur Npostilli-J-20. Regardons donc comment y remédier.


[Intox – Les 5 commandements pour la combattre]: Naviguer le net comme un pro

  1. Ta source tu vérifieras. 

    Est-ce une page officielle ? Est-ce un journal international ou un blog du dimanche ? Quelle est la crédibilité de ses anciens articles ? Qui travaille dessus ? Quelles sont ses affiliations politiques ? A-t-elle des antécédents douteux ? Essayez de répondre à toutes ces questions avant de partager quelque chose. Et non, le live d’un pseudo médecin sur son compte privé n’est pas une source fiable non plus. Je sais. C’est strict. Mais à la guerre comme à la guerre.

  2. La date tu vérifieras.

    Un article de 2019 qui parle de grève des boulangers, partagé en 2019, ferait déjà panique. Maintenant imaginez partager le même article en Avril 2020. C’est bon ? Vous voyez où on en serait ?  Tant mieux. Au suivant !

  3. Au clickbait attention tu feras.

    Les titres sont souvent écrits de façon à faire passer une information. Mais faute d’espace, ou par amour du buzz, cette information met en avant des termes explosifs, et est souvent estropiée de détails essentiels. Lisez l’article en entier avant de tirer des conclusions.

  4. Le Reverse Google Search tu utiliseras.

    Okay. Supposons que vous avez maintenant une source qui n’est pas à 100% sûre mais que l’info reste plausible. Faisons appel à notre ami Google. Il suffirait de taper 2, 3 mots clés pour voir dans quelles autres sources il y’a eu une apparition de cette info. N’oubliez pas que plusieurs sites ont tendance à copier-coller leurs infos sans trop y penser. Vous pourrez donc bel et bien voir apparaitre cette info sur plusieurs sites. Cependant, aucun d’entre eux n’est une source réellement fiable. Vous pourrez faire la même chose en vérifiant les vidéos sur les pages officielles, pour voir si elles ont été éditées. 
    Le reverse google search est aussi possible avec les images. Un simple drag and drop sur la barre de recherche de google. Et HOP ! Il vous permet de savoir quand et où une image serait apparue pour la première fois.

  5. Ton émotion tu maîtriseras.

    Les intox ont pour super-pouvoir de vous arracher un sentiment qui va occulter votre réflexion logique et vous faire réagir au quart de tour. Quoi ? Vous ne me croyez pas ? Prenons un exemple qu’on a tous rencontré très récemment. 
    “Des dauphins et des cygnes à Venise suite au confinement du Coronavirus !”.
    Ô joie ! Ô bonheur ! Mes félicitations. Vous avez lu une information qui a provoqué chez vous une émotion. Vous avez réellement envie de partager. Vous doutez un peu mais il y’a quelques jours vous avez lu (cette fois dans un journal très sérieux) que les émissions de CO2 ont diminué en Chine, et puis tous vos amis écolos l’on partagé ! 
    Les dauphins, ça doit être vrai. La nature reprend ses droits !” vous dites vous en bon écologiste engagé. 
    Cette information concorde avec vos convictions, et avec d’autres informations vérifiéesÇa doit donc sûrement être vrai. 
    Mais non. En fait, non.
    Vous venez tout simplement de commettre le pêché ultime du bais de confirmationMes félicitations. 
    Maintenant nrefaites plus jamais ça.  

 

Ne me regardez pas comme ça, jeune voyageur !  

Le fait est que, sur internet, on est tous responsable des informations qu’on partage. Et on est tous responsables de la propagation de l’information. Traitons l’intox comme on traiterait un virus, car sur plusieurs plans, ils sont pareil.  

Haut rapport de contagion, peu de personnes y sont immunisées, limiter ses contacts limite sa propagation, et le temps qu’on diagnostique la tare, vous aurez déjà contaminé votre maman, votre papa, votre tante Znaykha, et sûrement les 250 000 000 membres de “Corona-Corina-Coloungna« . 

 

Alors faites attention. Et mettez de la distance entre vous  

 

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La Fragilité des Étiquettes : Repenser l’Identité Humaine Au-delà des Définitions Simples

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Le Pouvoir des Mots et la Mauvaise Communication

Depuis toujours, les mots m’ont fasciné. Je ne peux m’empêcher de penser à leur pouvoir incroyable, leur capacité à transformer nos pensées, nos émotions et même nos vies. Pourtant, c’est souvent ce pouvoir qui nous trahit. Mauvaise communication ou malentendu ? C’est de là que naissent tant de conflits. Ce ne sont pas seulement les actions des gens qui créent des tensions, mais aussi les étiquettes et jugements que nous leur collons sans réfléchir.

 

La Nature Défectueuse de Nos Jugements

Soyons honnêtes :

Nous sommes tous coupables de jugements hâtifs. Je me trompe souvent, et je parie que toi aussi. C’est humain. Nous critiquons les autres pour leur égoïsme tout en prônant la vertu. Mais soyons francs : nos jugements ne sont jamais vraiment purs. Même nos appels à la moralité sont entachés par notre propre égoïsme et fierté. Et les émotions ? Nous les fuyons, les voyant comme des faiblesses, alors qu’elles façonnent chaque décision que nous prenons.

 

Nous parlons des humains comme s’ils étaient uniquement logiques et raisonnables, mais la vérité est bien plus complexe. Nos émotions influencent nos jugements et colorent nos actions. Ne devrions nous pas accepter cette complexité plutôt que d’essayer de la réduire ?

 

Le Danger de Simplifier l’Identité Humaine

Pourquoi continuons nous à étiqueter les gens ? Pourquoi nous obstinons nous à réduire leur identité à un simple titre ou à un ensemble de compétences ? C’est tellement plus simple ainsi. Mais en agissant ainsi, nous leur volons leur complexité, les réduisant à une fonction unique. Imaginez décrire un arbre uniquement par sa hauteur, ignorant ses racines, ses feuilles et ses branches. Cela ne manquerait il pas de profondeur ?

 

Prenons l’exemple d’un footballeur. Il brille sur le terrain, et nous l’étiquetons : footballeur, athlète. C’est tout ce que nous voyons. Mais que se passe-t-il s’il perd ses jambes dans un accident de voiture ? Il ne perd pas seulement la capacité de jouer , il perd son identité et son sens du but. Nous avons lié sa valeur à cette seule étiquette : « footballeur ».

 

La Fragilité de l’Ego et de l’Identité

Réfléchissons à la facilité avec laquelle notre identité s’effondre lorsque nous nous accrochons à ces étiquettes superficielles. Plus nous ancrons notre valeur dans ce que nous faisons ou dans le regard des autres, plus notre estime de soi devient fragile. Lorsque cette identité est menacée, la déception se transforme en dévastation. Nous avons l’impression de perdre la base même de qui nous sommes.

 

Revenons à notre footballeur. Si quelqu’un lui dit que ses compétences ne valent rien, c’est un véritable séisme. Il ne se sentirait pas juste découragé , il pourrait perdre tout sens du but, sombrer dans le désespoir. Dans les cas les plus extrêmes, cette perte d’identité pourrait le mener sur un chemin sombre où même la survie semble superflue.

 

Le Chemin vers un Soi Résilient

Alors, comment pouvons nous nous protéger de cette fragilité ? La réponse se trouve dans l’acceptation de notre complexité. Plus nous ajoutons de couches à notre image de nous-mêmes, plus nous devenons résilients. Tu n’es pas simplement ton travail, tes compétences ou ton apparence ,tu es un ensemble bien plus riche. Plus notre sens de soi est vaste et profond, plus il devient difficile pour les revers de nous briser.

 

Ce footballeur n’est pas seulement un athlète. C’est un fils, un ami, peut-être un artiste ou un penseur. Quand nous cessons de nous définir par une seule étiquette et commençons à reconnaître toutes les facettes qui font de nous ce que nous sommes, nous devenons invincibles face aux défis de la vie.

 

Lâcher les Étiquettes et Embrasser la Complexité

Pourquoi continuons nous à utiliser ces étiquettes ? Pourquoi enfermons nous les gens dans des cases, les réduisant à des figures unidimensionnelles ? Parce que c’est facile. Cela nous donne une illusion de contrôle. Mais à quel prix ? En agissant ainsi, nous affaiblissons notre compréhension des autres et de nous-mêmes. Plus nous nous accrochons à ces étiquettes, plus nous devenons vulnérables.

 

Il est temps d’abandonner les définitions simplistes et d’embrasser la complexité qui fait de nous des humains. Les gens ne sont pas des catégories, et l’identité n’est pas figée. Laissons derrière nous les étiquettes et commençons à voir, nous et les autres, tout ce que nous sommes vraiment.

Rédigé Par: Habib Riden

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