À vos plumes
Réseaux Sociaux et Santé Mentale: Où est-on ?
Published
5 ans agoon
[simplicity-save-for-later]Notre ère est par excellence l’ère de la technologie et du numérique. L’apparition d’internet a bouleversé le monde. Grâce à la toile numérique, l’humanité a connu sa 4ème révolution après la cognitive, agricole et industrielle. Aujourd’hui, on peut avoir accès à toute l’actualité instantanément. Avec un clic, on peut savoir les résultats des négociations entre Pékin et Washington, les résultats des manœuvres militaires entre les deux Corées tout au long du 38ème parallèle nord. De Tokyo à Santiago, en passant par Kaboul, Baghdad, Bruxelles et New York, le monde est à la portée de nos mains. On n’est plus obligé d’attendre le journal de demain ou les infos de 20h pour connaître ce qui se passe en Syrie ou en France. Aujourd’hui, il suffit d’un seul clic pour être à la page.
Internet : Efficacité VS Sociabilité. Faut-il faire un choix ?
Internet est un outil puissant, certes, mais un autre acteur est entré en jeu pour lui donner toute l’envergure qu’il connaît aujourd’hui : les réseaux sociaux. Marc Zuckerberg et ses amis de Harvard n’auraient jamais pensé que son petit site web, dédié à ses camarades de classe, envahirait le monde. Grâce à cet espace, et à d’autres, à savoir Twitter, LinkedIn ou Instagram, tout est possible. Retransmettre des événements en direct, s’exprimer librement et avoir des nouvelles de sa famille est aujourd’hui trivial. Auparavant, contacter les gens nécessitait de l’effort. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, c’est même d’une facilité déconcertante.
Mais, qu’en est-il de notre santé mentale et de notre sociabilité ? À ce stade-là, j’aimerais vous révéler une petite vérité : On est tous dans le même pétrin. On a l’impression d’être des gens sociables parce qu’on a la côte sur les réseaux sociaux. Mais, en réalité, on est de plus en plus accros aux smartphones, on est devenu des êtres individualistes dont l’isolation s’endurcit.
Si les réseaux sociaux ont facilité la tâche de contacter, ils ont aussi tué la chaleur humaine en chacun de nous. On ne fait plus autant d’efforts pour montrer de l’attachement à quelqu’un. On se dit qu’un « like » sur la dernière photo mise en ligne ferait l’affaire, qu’après tout cela ne peut faire que plaisir à la personne concernée.
Résultat : nos sentiments sont faussés. On profite de moins en moins des personnes autour de nous. Nos relations humaines sont volatiles comme la mémoire RAM d’un ordinateur. Ce cercle vicieux de relations humaines nous amène à nous poser les questions suivantes : Sommes-nous à l’origine de ce problème ? Ou est-ce que ces moyens de communication ont « virtualisé » notre chaleur humaine et notre trait sociable ?
Les « Digital Influencers », nouveau fléau ou moyen de gagner sa vie ?
Le temps que l’humanité essaya de comprendre la nouvelle méthode de communication, elle se fit envahir par un autre phénomène qui a déséquilibré la santé mentale des gens. Ce phénomène n’est autre que des personnes comme nous, ou presque. À un moment de leur vie, ils vivaient comme Mr & Mme Tout Le Monde. Avec l’apogée des réseaux sociaux, ils commencèrent à partager les détails de leur vie, à donner des astuces de beauté ou de cuisine et à faire connaître les bons plans de restaurants. Aujourd’hui, ils font de la publicité sur Instagram pour des marques de vêtements ou de produits cosmétiques, des restaurants, des hôtels et j’en passe. Vous avez deviné juste ! On les appelle Digital Influencers, Instagrammeurs, Influenceurs et Youtubeurs.
Au final, ce sont des gens qui vendent l’image de la « vie parfaite » : Des hôtels luxueux, des restaurants chics, des paysages beaux à voir, des pays à découvrir. D’autres personnages pratiquent également ce genre d’activité comme les stars de foot, les chanteurs, les mannequins et les artistes. Et ils le font, non par amour, mais parce que devenir influenceur peut raccourcir leur long chemin vers la célébrité.
Mais où est le simple utilisateur dans tout ça ? Au final, c’est un consommateur qui subit une « agression mentale » au quotidien. Vous trouvez que le terme est un peu violent ? Peut-être que j’exagère un peu. Néanmoins, c’est ce que je constate au quotidien. Ces personnes présentes sur Internet ont au final stéréotypé le côté rêveur et ambitieux des gens surtout les plus jeunes d’entre eux. Auparavant, l’école était l’ascenseur social. Elle assurait un minimum de culture et de savoir et un diplôme, elle aide aussi à décrocher un bon boulot pour démarrer sa carrière professionnelle comme elle se doit. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’éducation et l’apprentissage jugés trop difficiles par les gens, Instagram est devenu le nouvel ascenseur social. Fini le temps où l’effort et le talent permettait le succès. Avoir des abonnés sur Instagram et publier quotidiennement des postes vides de sens devint suffisant pour entrer dans « la cour de la célébrité ».
Serons-nous plus heureux sans réseaux sociaux ?
Si vous êtes en train de lire ces mots, soyez honnêtes avec vous-même et posez-vous la question suivante : Suis-je satisfait de ma vie réelle, et non celle partagée sur les réseaux sociaux ?
L’humanité est basée sur sa diversité. On est créé différemment. Chacun de nous a son trait spécial, son empreinte propre à lui. Cela peut-être un talent, un don, une capacité physique ou mentale ou une force de caractère. Même nos formes, nos traits de visages et nos ossatures sont différents. Mais, ce n’est plus le cas. Avec le flux des digital influenceurs, on se rend compte qu’on fait face à un nouveau standard de réussite et de beauté. Pour les hommes, la formule magique est simple : un corps musclé, une barbe bien taillée, une tenue chic et une belle voiture. Quant aux femmes : des cheveux lisses, un corps de mannequin, une robe de marque et des voyages un peu partout dans le monde.
Néanmoins, la vie de tous les jours n’est pas aussi luxueuse que ça. Dans la vraie vie, on galère, on tombe malade, on manque d’appétit, on travaille jour et nuit et on se sacrifice pour atteindre nos objectif. On vit toute sorte de problèmes. Alors, quand on veut prendre une petite pause sur Instagram pour se vider la tête, on tombe naturellement dans la dépression. On commence à se demander : la vie vaut-elle réellement la peine ? Le chemin qu’on a choisi est-il vraiment gagnant ? Notre façon de voir les choses vaut-elle le coup ? Petit à petit, on commence à maudire notre vie et on commence à se plonger dans des rêves interminables. Certains continuent leurs vies avec un lourd fardeau d’angoisse sur les épaules. D’autres, vont de l’autre côté et essayent de prendre le train, de jouer le jeu en espérant qu’ils peuvent « changer le monde ».
Finalement, je tiens juste à préciser qu’à travers ces lignes, je voulais initier une réflexion commune sur l’impact des réseaux sociaux sur notre santé mentale. Je ne prétends aucunement détenir le savoir ultime. Néanmoins, mes quelques années vécues sur cette terre m’ont permis de déduire ce constat : « Vivez votre vie comme vous le voulez vraiment. Tout ce que vous faites doit venir de votre cœur. Vous êtes différent et unique. Vous pouvez changer le monde. Le changement vient de votre esprit, de votre mental, pas de votre smartphone ».
Mohamed Nadhir Salem
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À vos plumes
The Dual Nature of Fear: Protector and Parasite
Published
4 semaines agoon
10 octobre 2024 [simplicity-save-for-later]Fear: Friend or Foe?
What if fear isn’t your enemy but your greatest ally? Explore how this powerful emotion secretly shapes your life and might be the key to unlocking your true self.
The Quest for Self-Discovery
As individuals and members of the human race, we should devote our greatest effort to discovering who we truly are. We often arrogantly proclaim to know ourselves better than anyone else, but do we? When we hear the word “fear,” what’s the first thing that comes to mind? It likely conjures images of trauma and negative experiences. This amalgamation of letters has gripped many of us, playing a significant role in our existence.
Fear’s Significance and History
“Fear.” This small word may seem insignificant, yet it is full of meaning and history. Most people deeply care about their lives, and this tendency exists thanks to fear, even if many tremble at the mere mention of it.
The Denial of Fear
As humans, we have a tendency to deny what we don’t understand. We often deny our fear. This is understandable; we are naturally drawn to heroic narratives. Everyone loves tales of bravery and fearlessness. We revel in stories of victory and triumph. So, why should we care about fear?
Fear as a Fundamental Human Trait
Fear is a fundamental aspect of our humanity. What kind of brave person denies their true identity, unless we are discussing cowardice? Fear is a powerful emotion; it can speak without uttering a word. While fear may make us seem weak or inferior, it can also affirm our humanity. Fear serves as both a guardian and a ruler, governing our choices and decisions. And believe me, ruling is no easy task, especially in an unstable democracy of emotions and chemicals.
Fear as a Survival Mechanism
When the kingdom is under attack, fear can override reason and logic to ensure survival, even if the perceived danger is illusory. Fear acts as a musician, playing the drumbeats of our lives, its music resonating with the world around us. This vibration takes hold of the souls of all living beings.
Fear’s Role in Time and Perception
When fear takes charge, we feel our existence connect with the universe. We sense our lives intertwining with something vast and complex. Time slows down, transforming into something else entirely, while our perception sharpens, turning our world into a battlefield.
Fear as the Overprotective Mother
Fear can be likened to an overprotective mother, striving to shield her children, yet her protectiveness may hinder their growth and limit their potential. This complex emotion plays dual roles, serving as both protector and sage.
Fear’s Parasitic Nature
This inherited facet of our evolution influences our daily behaviors and shapes our character. At times, it turns into a parasite, draining our energy and hindering our progress. Unlike typical parasites, this inner fire originates from our own being; it can stifle our movement or compel us to act impulsively.
Fear’s Betrayal in Communication
This force can sometimes act disloyally, betraying its creator. For example, when our fear of judgment undermines our ability to communicate clearly, it jeopardizes our goals ,whether making a good impression or articulating a point. Miscommunication often leads to misunderstandings.
The Overwhelming Force of Fear
Viewing the world from this perspective can be enlightening, even if we cannot prove we share the same perceptions. When fear becomes overwhelming, it can manifest as a mentally unstable individual grappling with severe trust issues. This emotion does not easily relinquish control over our destiny or our capacity for change.
Fear’s Relationship with Learning and Future Prediction
Fear compels us to obsess over predicting the future and learning from the past, as it intensely despises pain, especially when repeated. Fear’s aversion to pain fuels our motivation and imagination, enabling us to predict effectively and avoid obstacles. Surprisingly, fear can accelerate the learning process.
Fear’s Role in Human Beliefs
This complex chemical response empowers human beliefs and convictions, adding a unique spark that transforms them into dogma, shaping our behavior. Fear renders beliefs unquestionable; when we deny our beliefs, we deny our identity. All humans have standards, fortified by fear. Without fear, we are nobody. Fear is, in essence, us.
Modern Fears and Illusions
Our fears of change, rejection, the unknown, failure, loneliness, dissatisfaction, and unmet expectations are illusions that have become overly significant in our lives. While desire undeniably influences these fears, they have overshadowed fear’s original purpose: survival and the preservation of our existence.
Mental Survival in the 21st Century
We still engage in the same primitive survival game, but today’s survival is more mental than physical. In the 21st century, we battle internal dangers and threats. The technological and scientific revolution has shifted our struggles from the external world to our minds.
Emptiness and the Human Spirit
Homo sapiens no longer strive to coexist with the external world; our focus has shifted to mental survival. Humanity, with its problem-solving tendencies, may even create challenges just to enjoy overcoming them. While we abhor pain, we also cannot tolerate emptiness.
Fear and the Freedom of Choice
The human spirit is unaccustomed to emptiness and the freedom of choice. We thrive under pressure. Fear, once selected by nature for survival, has become less useful in a world dominated by peace. Our violent nature, no longer expressed physically, threatens either our destruction or our evolution.
The Inner Predators
If violence once protected us from external threats, today’s predators reside within us. Can we protect ourselves from ourselves and our potential actions? This is a question we must explore.
The Future of Fear
We try to envision virtual dangers to validate fear, but how long can this continue? Is it possible that fear will eventually be selected out by nature and become obsolete? If fear’s only remaining role is in competition, isn’t that more closely related to greed, desire, and humanity’s inherent hunger for power and occupation? Can fear survive in the modern world? That is the question.
Written By: Habib Riden
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