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À vos plumes

Plus d’un mois depuis les examens de contrôle et toujours pas de résultats – Histoire d’un ras-le-bol estudiantin

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Ante-scriptum: Tous les articles paraissant dans la rubrique « Opinions » ne reflètent pas nécessairement l’opinion du club.

Jours depuis la fin des examens de contrôle: 35.
Jours jusqu’à la rentrée: nombre indéterminé.

Nous sommes le 4 Septembre 2019.
Il y’a de ça une semaine, on apprenait officiellement ce que tout le monde prédisait déjà avec une teinte d’humour noir.

“ La date d’inscription pour l’année 2019-2020 est reportée à une date qui sera annoncée ultérieurement”.

Un rictus sarcastique, un petit rire jaune, et on se regardait en se disant qu’à ce rythme, il n’y aura probablement pas de rentrée.

Nous sommes le 4 Septembre 2019.
Affirmatif. Il n’y a toujours pas de rentrée. Aucun signe que celle-ci se rapproche. Aucune annonce de date. Pourquoi ? Qui sait. Ce qu’on sait, par contre, c’est que 35 jours après la fin des examens de contrôle, seuls les résultats des premières années ont été annoncés.

Nous sommes le 4 Septembre 2019.
La rentrée a été retardée jusqu’à une date indéterminée, et vous ignorez en quelle année vous serez dans quelques jours. Vous avez passé votre été à réviser. Vous avez pris congé de votre stage. Vous vous êtes donné à fond. Et au fond, vous vous disiez que ce n’est qu’une période et que ça passera. Mais elle ne passe pas cette période. Elle s’allonge. Elle s’alourdit. Et avec elle s’alourdit la charge mentale qui vient avec. La famille s’impatiente. Vous aussi. Vous êtes fatigués d’avoir, à l’arrière de votre crâne, ce petit macaque tapageur qui tape sur ses cymbales aux pires moments possible. “Controoole. Controoooole”– vous répète-t-il. Sa voix aiguë vous énerve. Elle vous ruine votre dîner de famille. Elle vous ruine votre rendez-vous romantique. Oui. Celui que vous avez mis tellement de temps à décrocher. “Résultaaaats. Résultaaaaats”. Vous avez envie de lui taper dessus. Vous avez envie de lui faire beaucoup de mal. “Retaaaard. Retaaaaaard.”Et puis vous soufflez un bon coup. Il a raison de hurler. Après tout, nous sommes le 4 Septembre 2019, et il n’y a toujours pas de résultats.

Nous sommes le 4 Septembre 2019.
Aujourd’hui vous êtes en 4ème année. Enfin, l’êtes vous ? Vous l’étiez il y a quelque mois. Vous ignorez si vous le serez encore dans quelques jours. Ceux de votre promo sont déjà en train d’envoyer leurs candidatures pour les PFEs. Vous, vous vous posez encore des questions sur votre moyenne. Vous vous êtes déjà rongé les doigts une bonne dizaine de fois.
Vous croyiez avoir l’habitude de ce genre de situations. Cela fait 4 bonnes années que vous en ramassez à la pelle. Mais plus maintenant. A ce stade, vous avez juste envie de prendre de vraies vacances.

Aujourd’hui, nous sommes le 4 Septembre 2019.
Plus d’un mois depuis les examens de contrôle.
État des résultats: Absents.

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À vos plumes

Moi et Moi

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Si obscur, le monde si silencieux. Seule dans le vide éternel qu’est mon propre être. J’observe ma vie, qui je suis. Cette identité façonnée autour d’un être qui n’existe point. Je ne suis peut-être pas cette identité. Je ne sais pas vraiment. Une errance éternelle entre les ruelles de mon cerveau. Une brume de confusion qui refuse de se dissiper. Recroquevillée sur moi-même, j’ai peur de même respirer trop fort. Le monstre hait lorsque je perturbe son règne de terreur. Je regarde devant moi les pièces éclatées de ce reflet de moi-même et que j’ai brisé de mes propres mains. Le sang dégouline encore tachetant le sol miroitant de ma conscience. Ce combat infini entre qui je suis et qui je veux être. Une cause perdue.

Voilà ce que je suis. Je crois que mon existence même est une erreur. Un calcul de trop. Je disparais alors dans les recoins les plus enfouis de mon tréfonds. J’offre au monde cette version toute parfaite. Tout ce qu’il faut pour cesser d’exister. Qui suis-je ? la réponse ne vient jamais. Cette question retentit, un écho impossible à ignorer. J’hurle pour l’étouffer mais je ne réussis guère. Les larmes m’étranglent et les souvenirs me hantent. Des rêves que j’ai cru morts me revisitent, des mirages troublants plus que tout. Je veux m’en aller. Partir. Ailleurs. Quelque part où personne ne me connait. Quelque part où je peux me débarrasser de cette peau qui m’écœure tellement. Sauvez-moi de ce monstre qui est mon âme même. Ce monstre me tue en douce. Chaque jour un peu plus de poison. Il me tient par la gorge. Ses griffes contre mon cou. Son souffle dans le mien. Je le ressens à chaque respiration. Une personne à part. Honnêtement. La paranoïa est sa carte maitresse. Sa voix si dominante dans mon esprit. Je fais la sourde mais sa voix refuse de lâcher prise. Il me fait peur, éperdument peur. Il se moque de moi. Regardez-le. REGARDEZ-LE. Il rie de ma détresse. Ce désarroi qu’il orchestre d’un sadisme accru. Je frôle une folie dangereuse.

Au bord de la rupture. Je me torture à coups de questions qui refusent de cesser. Je tiens ma tête pour me calmer. Je regarde le sang devenu un flacon. Sur ce flacon, je me vois enfin. Brisée que j’étais. Hantée, perdue, penaude mais étrangement lucide. Ce genre de lucidité qui brule, un arrière-gout amer après chaque effondrement. Une clarté qui me maintient ici malgré tout. Un ange gardien, oserais-je le terme. Méritais-je réellement autant de souffrance ? méritais-je même un peu d’amour ? de la compassion ? Un sentiment qui n’est pas le dégout et la haine envers ma personne. Un dilemme existentiel, cornélien. Des choix impossibles. Une vie insupportable.

Comment apprendre à un cerveau qui a toujours été sensé haïr comment aimer ? pourquoi aimer ? puis-je quitter cette transe, cet état épouvantable dans lequel je vis ? puis-je me libérer des chaines qui me retiennent à la merci du monstre ? Est-ce que je peux ? quelqu’un ? répondez-moi ! encore la réponse refuse de venir. Cette fois…cette fois je comprends que la réponse doit être mienne. Nul autre. Ridicule. Horriblement ridicule. Une ironie qui n’échoue pas à m’émerveiller. Comment l’être qui n’a connu que le silence et l’étouffement peut s’exprimer ? Les mots, cet être a oublié. Son humanité, il a enterré. Comment, après tout ce temps, ose-t-on lui demander une réponse ? Pour la première fois, je me relève. Je ne suis plus recroquevillée même si le monstre me possède. Je discerne avec une perspicacité authentique ce monde morbide qu’est ma conscience. Cette noirceur obsédante n’est pas moi. Ce silence terrifiant n’est pas moi. Ce sang infini n’est pas le mien. Ces pièces éclatées ne sont pas moi.

Je sais la réponse à toutes les questions. Je mérite d’exister, de m’aimer et de guérir. Ce corps est mien. Cette vie est mienne. Dans cet équilibre fragile induit par cette résistance jamais connue, le lieu cesse d’être lugubre. La lumière de la vérité l’éclaire et je comprends enfin. Je ne suis l’esclave de personne, le reflet de personne, l’ombre de personne. Je suis moi. Une personne qui a une existence et une volonté indépendantes. Cette évidence tombe sur moi un salut délivrant. Je me libère ainsi des griffes du monstre qui hurle, chassé par la glorieuse lumière de la victoire. Aujourd’hui, je choisi d’exister, moi, nul autre. Je décide d’être celle que je souhaite. Je décide de faire de qui je suis celle que je veux être.

Ecrit Par: Malek Jarboui  

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