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Théatro INSAT refait sa première grande entrée sur scène de l’année au hall de l’INSAT

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Ce mercredi 22 Novembre, le hall de l’INSAT a accueilli son club de théâtre local. Theatro INSAT s’est fait le plaisir, cette fois-ci, de mettre les bouchées doubles (enfin, triples) avec trois pièces de genres différents:

  • Une pièce dramatique:

Première pièce. Elle retrace les harcèlements endurés par une jeune fille avant d’être violée par son harceleur. Les faits sont rapportés de deux manières: le harceleur raconte les faits et essaie de se justifier en remettant la faute sur la jeune fille. Alors que la vérité, jouée en même temps, le dément. Cette pièce, jouée principalement par Youssef Kaabi, Karim Dahmani, Oumaima Fraj et Hamza Zouari, quoiqu’un peu mal comprise par le public, a été beaucoup appréciée. Mais pas autant que la suivante.

 

  • La pièce comique:

Pour le côté comédie, l’interprétation de Wafa Guetif et de Aziz Arfa a été plus qu’hilarante. Après la nomination de l’équipe tunisienne au football, un jeune tunisien assez médiocre, limite bandit part en Russie avec sa mère après avoir gagné son ticket à la télévision. Dit ainsi, ça a l’air d’un ennui affreux, mais vous auriez dû y être. À vous tordre de rire.

 

  • La pièce philosophique:

C’est sans doute celle qui a touché le plus de monde. Les personnages sont les personnifications de ce qui compose un être humain. Son cerveau représenté en l’auteur qui contrôle tous les autres personnages est joué par Houssem Chabbouh. La conscience est ici un homme perdu sans chaussure qui lit un livre, joué par Oussema Kachouri. Le corps est un riche beau-gosse interprété par Mehdi Majdoub. La société et sa victime sont, eux, un couple interprété par Amine S’hiri et Zeineb Chaabouni: un homme prêt à tout pour plaire à sa fiancée (la société) ainsi qu’à réussir professionnellement. Sauf que cette fiancée ne cherche que les apparences. Le coeur , quant à lui, interprété par Emna Guesmi, est une serveuse que le cerveau semble mépriser. Cette pièce porte le message “control your own mind” qu’on a pu découvrir au fil des tableaux.

Theatro INSAT a organisé cet événement pour des raisons extérieures et intérieures au club. D’après Houssem Chabbouh, président du club: “D’abord on a voulu prouver que notre club pouvait faire des pièces non comiques. Vous l’aurez probablement remarqué, l’année dernière, on a beaucoup cherché à faire rire les gens. Aujourd’hui, on introduit au public les trois grandes disciplines du théâtre pour montrer notre polyvalence. La raison interne consiste à faire rentrer les nouveaux membres dans le bain du théâtre. En plus, c’est une expérience qui nous prépare tous pour la 2ème édition de la JTI”. Certains d’ailleurs ont remarqué de nouveaux visages. Les habitués du club Théatro ne se sont pas montrés cette fois-ci.

Rendez-vous le 31 Janvier 2018 pour la JTI (Journée Théâtrale de l’INSAT) II à l’auditorium de l’INSAT.

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BAHAM’US : Entre Utopie et Réalité

insatpress

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Le mardi 11 décembre, nous avons eu le privilège d’assister à Bahamus, une œuvre magistrale mise en scène par le club Theatro de l’INSAT, un club universitaire chargé de l’organisation de pièces de théâtre abordant diverses thématiques sociales et humaines. Cette fois-ci, la pièce illustre la quête universelle de liberté et d’émancipation, dans un contexte inspiré des bouleversements du Printemps arabe. En effet, Bahamus est une pièce théâtrale saisissante, qui dévoile les mécanismes de manipulation des masses par des pouvoirs extrêmes, une histoire qui résonne comme un appel à la réflexion, mais surtout à l’action, face aux oppressions qui étouffent les voix des peuples.

 

L’événement a démarré avec un peu de retard, probablement parce que même les aiguilles de l’horloge étaient captivées par l’idée de Bahamus. La pièce se divise en trois actes, entrecoupés de pauses musicales si bien interprétées qu’on aurait presque oublié que l’histoire portait sur une dystopie. Ces interludes renforcent le thème de la liberté, à travers une sélection musicale pertinente et de magnifiques danses, ajoutant une dimension poétique et visuelle qui vient sublimer l’émotion de la pièce.

Etant une satire théâtrale, Bahamus offre une critique subtile et percutante des dynamiques sociopolitiques. Dès ces premiers instants, l’acte I plante l’apparence d’une société parfaite, mais où chaque détail laisse entrevoir les fissures d’un système précaire. En utilisant un cadre fictif où le bonheur et la prospérité semblent régner, la pièce dévoile progressivement la fragilité d’une utopie construite sur des illusions. Qui aurait cru que le bonheur national brut se calculait en sourires ? Entre les prêts sans intérêt et les consultations médicales express, j’ai presque eu envie de m’installer à Bahamus… avant de me souvenir du taux de mortalité présidentielle un peu élevé.

Les thématiques de la pièce se déploient avec une touche de sarcasme, à travers des personnages caricaturaux mais profondément humains – comme un dictateur autoproclamé, un conseiller qui pleure à chaque décision et une population endormie par des promesses creuses – exposant les mécanismes du contrôle social et de la manipulation politique. Au cœur du récit, la lutte pour la conscience collective prend une place centrale. La pièce illustre les efforts pour réveiller un peuple pris au piège entre un gouvernement qui se ment à lui-même et une opposition fragmentée par des intérêts personnels. Ici, l’acte II plonge le spectateur au cœur des paradoxes de cette société dystopique, où l’illusion d’une utopie cache des enjeux bien plus sombres.

Enfin, l’acte III vient clôturer cette fresque théâtrale en interrogeant la complexité de la politique, où même les figures qui semblent altruistes peuvent être motivées par des ambitions personnelles. Les sacrifices, les trahisons et la soif de pouvoir se mêlent pour révéler une vérité cruelle : le véritable moteur du changement réside dans la prise de conscience du peuple, mais ce dernier est aussi sa propre faiblesse lorsqu’il se laisse manipuler. En conclusion, elle laisse le spectateur face à une réflexion poignante : le pouvoir est-il un moyen de servir ou de se servir, et à quel prix la liberté peut-elle être véritablement atteinte ?

La réalisation de Bahamus est le fruit de plus d’un mois de travail acharné, d’une équipe passionnée, entre écriture, logistique et préparation des coulisses. Ce dévouement a été récompensé par un large public qui, une fois encore, a fait confiance à la qualité des productions du réputé club Theatro de l’INSAT. Toutefois, quelques détails organisationnels ont légèrement perturbé l’expérience en début de soirée. Des ajustements dans la coordination auraient sans doute, permis de mieux gérer l’accueil des spectateurs et d’assurer une fluidité plus naturelle.

La soirée s’est achevée sur une note émouvante, avec la projection de photos souvenirs des pièces passées, mettant en lumière les moments forts vécus par les membres de la 5ème année. Cette rétrospective, à la fois intime et pleine de fierté, ressemblait à une cérémonie d’hommage, non officielle mais profondément significative, où chaque membre du club Theatro a célébré, avec une émotion palpable, le succès de cette dernière production. Un instant solennel, mais empreint de joie, qui marquait la fin d’un chapitre mémorable de leur parcours à l’INSAT.

Mariem Lakhel

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