À vos plumes
Mondial, football et Société
Published
7 ans agoon
[simplicity-save-for-later]A quelques jours du mondial, on ne parle que football en Tunisie, 4-3-3 ou 4-5-1, l’aptitude de Khazri à jouer le premier match contre la sélection des « Three Lions »… Tout le monde se projette vers Volvograd. Lorsque l’horloge marquera 19h d’un certain 18 Juin, nous serons 11 millions de cœurs d’esprits avec les 11 joueurs qui seront sur terrain… Je pense qu’à partir d’aujourd’hui, plus rien ne nous intéresse, politique, crise économique … même la chute du dinar ne sera pas un sujet attractif pour nous. Only football does matter now …
On a ça dans le sang, l’amour du football et du sport. Nous, les tunisiens, considérons le sport comme un élément sacré dans notre vie. Pour nous, le sport dépasse sa juste valeur. Dans ce petit pays, j’ai toujours cru dur comme fer que le sport n’est qu’un miroir reflétant l’image que porte ce peuple sur nos gouverneurs. Il suffit d’assister à un match de football, basketball ou handball pour tout comprendre. Il suffit de voir ces jeunes entre 16 et 28 ans, torse nus, chantant contre la répression du système et la violence des forces de sécurités pendant la totalité des matchs, sans cesse et sans fatigue. Il suffit aussi de voir ces affrontements réguliers entre les ultras et la police. Si les gens ont souligné les affaires du défunt Omar Labidi, supporter du Club Africain retrouvé noyé après un match de football, et des frères Bouzouida, supporters de l’Etoile Sportive de Rades agressés après un match de basketball, je dirai que chaque weekend, on a droit à un spectacle de ce genre, que ce soit entre les équipes, ou entre les supporters et la police. La question qui se pose ici, pourquoi ? Pour la simple raison que les stades étaient toujours la seule bouffée d’air pour les gens. Dans un régime qui étouffait toute activité politique, culturelle, civile jusqu’à 2011, les gens ont retrouvé les gradins comme leur seul refuge. Et donc, les stades n’étaient pas un choix de luxe. C’était le seul espace libre accessible. Et donc, chez nos stades, on retrouvait tout, les intentions antisystèmes, les déclarations régionalistes, la violence physique et verbale…. Un de ces dimanches, je regardais la télévision, et une phrase m’a interpellé « Si vous voulez connaître l’état de la société, regardez les stades » et il a totalement raison …
Dans ce petit pays, le football n’est pas une simple forme de « résistance civile », si on se permet de dire cela, mais il est aussi révélateur d’une maladie sociale qui menace la stabilité de ce pays. En Tunisie, on donne à nos équipes sportives une dimension plus que sportive. On demande à nos équipes de défendre l’honneur de nos régions … car on est régionaliste de nature en Tunisie. Les chansons des supporters mettaient toujours en valeur la région, « The town » et dénigraient les régions des équipes adverses. Ceci est un constat depuis des années. Si le débat religieux ou tribal ne se pose comme le cas de plusieurs pays tels que l’Egypte, la Libye, le Liban ou le Yémen, on fait face à un autre débat tabou en Tunisie : le débat régional, un cancer qui essaye de détruire l’équilibre social du pays. En Tunisie, tu es étiqueté par ta région : Sahel, Nord-Ouest, Sud, Nord, Sfax … cette information est plus importante que ton niveau social, ton diplôme ou même ton nom. Ta réponse sera d’une importance cruciale. A la base de ta réponse, on va t’accorder un certain traitement … car on a tous nos préjugés sur les gens provenant des différentes régions du pays … Tu entends ça tous les jours, dans l’environnement professionnel, aux cafés, dans le métro … et surtout dans les affaires de mariage … on recherche toujours l’origine de la personne pour voir s’il est « bien » ou non. Il y avait des infinités de mariages qui ont été annulés car l’un d’eux venait d’une région qui ne « plaisait » pas à la famille de l’autre. … Personnellement, je considère que le régionalisme est la peste de ce pays. C’est un fléau capable de mettre le pays en ébullition et, dans le pire des cas, faire monter une guerre civile. Depuis 2011, aucun gouvernement ne s’est intéressé à ce dossier chaud socialement. Pourtant, on a vécu des moments où les tensions régionalistes ont été montées. Pire encore, nos chers politiciens mettaient l’huile sur le feu avec des déclarations qui puaient le régionalisme parfois, ce qui est très dangereux pour la stabilité sociale. Je pense que c’est un dossier auquel tout le monde devraient se mettre : gouvernement, partis politiques, associations, société civile. Il faut mettre en place un plan de réforme social pour combattre le régionalisme en Tunisie. C’est le maillon faible… N’importe quel pays ou organisme ayant la volonté de détruire le pays peut profiter de ce point pour atteindre ses objectifs. Et à l’occasion du mondial, j’ai un message à chacun de nous,
« هاذوكم ولاد تونس … عمرك ما تخمم شكون ولد جهتك و شكون لا … الكلهم ولاد بلادك … الكلنا توانسة … و موش على خاطر الملاعبي هذاكا ساحلي والا صفاقسي و الا كافي بش تولي فيه العيوب السبعة و هو اخيب ملاعبي …ال 11 ملاعبي عطات اللي عندها و ياما فرحونا قبل و باش يعطيو اللي عندهم في روسيا باش يفرحونا… خلينا الكل وراهم … وراء راية النجمة و الهلال … و خلينا ننساو في هالايامات منين جاو و شنوة اصلهم … هاذوكم توانسة كيفنا كيفهم … من لحمنا ودمنا … ولادنا رافعين رايتنا … ووين ما مشاو لقاو التوانسة وراهم … شبيهم التوانسة في الخارج ينساو الأصل و ما تربطهم كان كلمة تونس … و الا لازمنا نتغربو باش نفهموا اللي الجهويات سم يجري في البلاد ينجم يقضي عليها في أي لحظة … شبينا كي نسافرو ننساو جهاتنا … في الستاد في القهوة في الشارع في الخدمة … تلمنا النجمة و الهلال و الكسكسي و القهوة العربي و لهجتنا المزيانة باختلافاتها الكل … انا و اني و نايا ما عادش يولي عندهم قيمة كي تولي في باريس والا روما و الا نيويورك … اما يخليو تعرف عبد تشم عليه ريحة البلاد في غربتك… حبوا بعضكم … رانا لحم واحد و دم واحد »
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À vos plumes
The Dual Nature of Fear: Protector and Parasite
Published
2 mois agoon
10 octobre 2024 [simplicity-save-for-later]Fear: Friend or Foe?
What if fear isn’t your enemy but your greatest ally? Explore how this powerful emotion secretly shapes your life and might be the key to unlocking your true self.
The Quest for Self-Discovery
As individuals and members of the human race, we should devote our greatest effort to discovering who we truly are. We often arrogantly proclaim to know ourselves better than anyone else, but do we? When we hear the word “fear,” what’s the first thing that comes to mind? It likely conjures images of trauma and negative experiences. This amalgamation of letters has gripped many of us, playing a significant role in our existence.
Fear’s Significance and History
“Fear.” This small word may seem insignificant, yet it is full of meaning and history. Most people deeply care about their lives, and this tendency exists thanks to fear, even if many tremble at the mere mention of it.
The Denial of Fear
As humans, we have a tendency to deny what we don’t understand. We often deny our fear. This is understandable; we are naturally drawn to heroic narratives. Everyone loves tales of bravery and fearlessness. We revel in stories of victory and triumph. So, why should we care about fear?
Fear as a Fundamental Human Trait
Fear is a fundamental aspect of our humanity. What kind of brave person denies their true identity, unless we are discussing cowardice? Fear is a powerful emotion; it can speak without uttering a word. While fear may make us seem weak or inferior, it can also affirm our humanity. Fear serves as both a guardian and a ruler, governing our choices and decisions. And believe me, ruling is no easy task, especially in an unstable democracy of emotions and chemicals.
Fear as a Survival Mechanism
When the kingdom is under attack, fear can override reason and logic to ensure survival, even if the perceived danger is illusory. Fear acts as a musician, playing the drumbeats of our lives, its music resonating with the world around us. This vibration takes hold of the souls of all living beings.
Fear’s Role in Time and Perception
When fear takes charge, we feel our existence connect with the universe. We sense our lives intertwining with something vast and complex. Time slows down, transforming into something else entirely, while our perception sharpens, turning our world into a battlefield.
Fear as the Overprotective Mother
Fear can be likened to an overprotective mother, striving to shield her children, yet her protectiveness may hinder their growth and limit their potential. This complex emotion plays dual roles, serving as both protector and sage.
Fear’s Parasitic Nature
This inherited facet of our evolution influences our daily behaviors and shapes our character. At times, it turns into a parasite, draining our energy and hindering our progress. Unlike typical parasites, this inner fire originates from our own being; it can stifle our movement or compel us to act impulsively.
Fear’s Betrayal in Communication
This force can sometimes act disloyally, betraying its creator. For example, when our fear of judgment undermines our ability to communicate clearly, it jeopardizes our goals ,whether making a good impression or articulating a point. Miscommunication often leads to misunderstandings.
The Overwhelming Force of Fear
Viewing the world from this perspective can be enlightening, even if we cannot prove we share the same perceptions. When fear becomes overwhelming, it can manifest as a mentally unstable individual grappling with severe trust issues. This emotion does not easily relinquish control over our destiny or our capacity for change.
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Fear compels us to obsess over predicting the future and learning from the past, as it intensely despises pain, especially when repeated. Fear’s aversion to pain fuels our motivation and imagination, enabling us to predict effectively and avoid obstacles. Surprisingly, fear can accelerate the learning process.
Fear’s Role in Human Beliefs
This complex chemical response empowers human beliefs and convictions, adding a unique spark that transforms them into dogma, shaping our behavior. Fear renders beliefs unquestionable; when we deny our beliefs, we deny our identity. All humans have standards, fortified by fear. Without fear, we are nobody. Fear is, in essence, us.
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If violence once protected us from external threats, today’s predators reside within us. Can we protect ourselves from ourselves and our potential actions? This is a question we must explore.
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We try to envision virtual dangers to validate fear, but how long can this continue? Is it possible that fear will eventually be selected out by nature and become obsolete? If fear’s only remaining role is in competition, isn’t that more closely related to greed, desire, and humanity’s inherent hunger for power and occupation? Can fear survive in the modern world? That is the question.
Written By: Habib Riden
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