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TRENDING: On a rencontré Dakh’s Clumsy Art.

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Cette semaine dans Trending, INSAT Press est partie à la rencontre de Dakh’s Clumsy Art et de son créateur Salim Ben Dakhlia, ingénieur en génie logiciel de formation, et comic artist à ses heures perdues.

IP : Depuis quand faites-vous du Comic art ?

D : J’ai commencé il y’a longtemps. J’ai exercé la peinture aquarelle pendant 12ans mais à partir de mon année du bac, j’ai abandonné pour consacrer tout mon temps à mes études. L’année dernière, j’étais avec une amie (elle même caricaturiste) et on s’est dit : « Tiens ! Pourquoi ne pas se remettre à dessiner ? ».  Et c’est ainsi qu’on a fini par s’acheter des tablettes graphiques. À nous le dessin digital.

IP : Pourquoi ce type exactement ?

D : Quand j’étais petit, j’ai dessiné toute une série sur des papiers blancs. Et puis, je les ai perdus.

Sinon, ailleurs, il y a beaucoup de pages telles que « Shen Comix » (de loin mon leader), « Sarah’s Scribbles » et « Extra Fabulous Comics ». Il utilisent ce type d’art pour illustrer leurs vies quotidiennes de personne lambda. En Tunisie, il y en a peu et c’est insuffisant. C’est pour cette raison que mes amis m’ont encouragé à lancer la page. Et c’est ainsi que Dakh’s Clumsy Art est née.

IP : Qu’est ce qui, d’après vous, attirera les utilisateurs de facebook à votre page ?

D : Le style de dessin ! Ce style est inspiré d’autres dessinateurs mais avec une touche personnelle. Puisque chaque dessinateur possède son propre style, les dessins sont différents d’un dessinateur à un autre et les gens peuvent ainsi les distinguer. Ainsi que les histoires. Les pages que j’ai citées avant réalisent des anecdotes sur la vie et peuvent faire rire comme faire pleurer. Parfois ils produisent des séries qui se dégustent un comic à la fois. Il en résulte chez l’abonné l’envie de connaitre la suite. 

IP: Qu’est ce qui rend votre page unique ?

D : Avoir une page unique et spéciale n’est pas vraiment le but. En ce genre de pages, il n’y a pas de compétition: il s’agit d’entraide entre les dessinateurs. Il y a d’ailleurs beaucoup d’événements communs organisés par plusieurs dessinateurs professionnels afin de de faire connaître les artistes.

 

IP : Pourquoi ne pas lancer un club afin d’augmenter le nombre des dessinateurs et réaliser des formations en ce domaine ?

D : Il s’agit d’une bonne idée ! Mais sincèrement, je ne suis pas encore assez bien formé pour former les autres. Du coup on peut juste créer un groupe pour échanger nos idées et organiser un événement ouvert à tous durant lequel un dessinateur professionnel peut faire des formations.

C’est un effort commun !

IP: Un mot pour vos fans?

D : Je veux les remercier infiniment pour leur support et soutien. Et je veux dire que si jamais vous avez des idées, n’hésitez pas à les réaliser. Sinon, elles s’accumuleront et vous finirez par ne rien faire.

 

 

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BAHAM’US : Entre Utopie et Réalité

insatpress

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Le mardi 11 décembre, nous avons eu le privilège d’assister à Bahamus, une œuvre magistrale mise en scène par le club Theatro de l’INSAT, un club universitaire chargé de l’organisation de pièces de théâtre abordant diverses thématiques sociales et humaines. Cette fois-ci, la pièce illustre la quête universelle de liberté et d’émancipation, dans un contexte inspiré des bouleversements du Printemps arabe. En effet, Bahamus est une pièce théâtrale saisissante, qui dévoile les mécanismes de manipulation des masses par des pouvoirs extrêmes, une histoire qui résonne comme un appel à la réflexion, mais surtout à l’action, face aux oppressions qui étouffent les voix des peuples.

 

L’événement a démarré avec un peu de retard, probablement parce que même les aiguilles de l’horloge étaient captivées par l’idée de Bahamus. La pièce se divise en trois actes, entrecoupés de pauses musicales si bien interprétées qu’on aurait presque oublié que l’histoire portait sur une dystopie. Ces interludes renforcent le thème de la liberté, à travers une sélection musicale pertinente et de magnifiques danses, ajoutant une dimension poétique et visuelle qui vient sublimer l’émotion de la pièce.

Etant une satire théâtrale, Bahamus offre une critique subtile et percutante des dynamiques sociopolitiques. Dès ces premiers instants, l’acte I plante l’apparence d’une société parfaite, mais où chaque détail laisse entrevoir les fissures d’un système précaire. En utilisant un cadre fictif où le bonheur et la prospérité semblent régner, la pièce dévoile progressivement la fragilité d’une utopie construite sur des illusions. Qui aurait cru que le bonheur national brut se calculait en sourires ? Entre les prêts sans intérêt et les consultations médicales express, j’ai presque eu envie de m’installer à Bahamus… avant de me souvenir du taux de mortalité présidentielle un peu élevé.

Les thématiques de la pièce se déploient avec une touche de sarcasme, à travers des personnages caricaturaux mais profondément humains – comme un dictateur autoproclamé, un conseiller qui pleure à chaque décision et une population endormie par des promesses creuses – exposant les mécanismes du contrôle social et de la manipulation politique. Au cœur du récit, la lutte pour la conscience collective prend une place centrale. La pièce illustre les efforts pour réveiller un peuple pris au piège entre un gouvernement qui se ment à lui-même et une opposition fragmentée par des intérêts personnels. Ici, l’acte II plonge le spectateur au cœur des paradoxes de cette société dystopique, où l’illusion d’une utopie cache des enjeux bien plus sombres.

Enfin, l’acte III vient clôturer cette fresque théâtrale en interrogeant la complexité de la politique, où même les figures qui semblent altruistes peuvent être motivées par des ambitions personnelles. Les sacrifices, les trahisons et la soif de pouvoir se mêlent pour révéler une vérité cruelle : le véritable moteur du changement réside dans la prise de conscience du peuple, mais ce dernier est aussi sa propre faiblesse lorsqu’il se laisse manipuler. En conclusion, elle laisse le spectateur face à une réflexion poignante : le pouvoir est-il un moyen de servir ou de se servir, et à quel prix la liberté peut-elle être véritablement atteinte ?

La réalisation de Bahamus est le fruit de plus d’un mois de travail acharné, d’une équipe passionnée, entre écriture, logistique et préparation des coulisses. Ce dévouement a été récompensé par un large public qui, une fois encore, a fait confiance à la qualité des productions du réputé club Theatro de l’INSAT. Toutefois, quelques détails organisationnels ont légèrement perturbé l’expérience en début de soirée. Des ajustements dans la coordination auraient sans doute, permis de mieux gérer l’accueil des spectateurs et d’assurer une fluidité plus naturelle.

La soirée s’est achevée sur une note émouvante, avec la projection de photos souvenirs des pièces passées, mettant en lumière les moments forts vécus par les membres de la 5ème année. Cette rétrospective, à la fois intime et pleine de fierté, ressemblait à une cérémonie d’hommage, non officielle mais profondément significative, où chaque membre du club Theatro a célébré, avec une émotion palpable, le succès de cette dernière production. Un instant solennel, mais empreint de joie, qui marquait la fin d’un chapitre mémorable de leur parcours à l’INSAT.

Mariem Lakhel

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