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BAHAM’US : Entre Utopie et Réalité

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Le mardi 11 décembre, nous avons eu le privilège d’assister à Bahamus, une œuvre magistrale mise en scène par le club Theatro de l’INSAT, un club universitaire chargé de l’organisation de pièces de théâtre abordant diverses thématiques sociales et humaines. Cette fois-ci, la pièce illustre la quête universelle de liberté et d’émancipation, dans un contexte inspiré des bouleversements du Printemps arabe. En effet, Bahamus est une pièce théâtrale saisissante, qui dévoile les mécanismes de manipulation des masses par des pouvoirs extrêmes, une histoire qui résonne comme un appel à la réflexion, mais surtout à l’action, face aux oppressions qui étouffent les voix des peuples.

 

L’événement a démarré avec un peu de retard, probablement parce que même les aiguilles de l’horloge étaient captivées par l’idée de Bahamus. La pièce se divise en trois actes, entrecoupés de pauses musicales si bien interprétées qu’on aurait presque oublié que l’histoire portait sur une dystopie. Ces interludes renforcent le thème de la liberté, à travers une sélection musicale pertinente et de magnifiques danses, ajoutant une dimension poétique et visuelle qui vient sublimer l’émotion de la pièce.

Etant une satire théâtrale, Bahamus offre une critique subtile et percutante des dynamiques sociopolitiques. Dès ces premiers instants, l’acte I plante l’apparence d’une société parfaite, mais où chaque détail laisse entrevoir les fissures d’un système précaire. En utilisant un cadre fictif où le bonheur et la prospérité semblent régner, la pièce dévoile progressivement la fragilité d’une utopie construite sur des illusions. Qui aurait cru que le bonheur national brut se calculait en sourires ? Entre les prêts sans intérêt et les consultations médicales express, j’ai presque eu envie de m’installer à Bahamus… avant de me souvenir du taux de mortalité présidentielle un peu élevé.

Les thématiques de la pièce se déploient avec une touche de sarcasme, à travers des personnages caricaturaux mais profondément humains – comme un dictateur autoproclamé, un conseiller qui pleure à chaque décision et une population endormie par des promesses creuses – exposant les mécanismes du contrôle social et de la manipulation politique. Au cœur du récit, la lutte pour la conscience collective prend une place centrale. La pièce illustre les efforts pour réveiller un peuple pris au piège entre un gouvernement qui se ment à lui-même et une opposition fragmentée par des intérêts personnels. Ici, l’acte II plonge le spectateur au cœur des paradoxes de cette société dystopique, où l’illusion d’une utopie cache des enjeux bien plus sombres.

Enfin, l’acte III vient clôturer cette fresque théâtrale en interrogeant la complexité de la politique, où même les figures qui semblent altruistes peuvent être motivées par des ambitions personnelles. Les sacrifices, les trahisons et la soif de pouvoir se mêlent pour révéler une vérité cruelle : le véritable moteur du changement réside dans la prise de conscience du peuple, mais ce dernier est aussi sa propre faiblesse lorsqu’il se laisse manipuler. En conclusion, elle laisse le spectateur face à une réflexion poignante : le pouvoir est-il un moyen de servir ou de se servir, et à quel prix la liberté peut-elle être véritablement atteinte ?

La réalisation de Bahamus est le fruit de plus d’un mois de travail acharné, d’une équipe passionnée, entre écriture, logistique et préparation des coulisses. Ce dévouement a été récompensé par un large public qui, une fois encore, a fait confiance à la qualité des productions du réputé club Theatro de l’INSAT. Toutefois, quelques détails organisationnels ont légèrement perturbé l’expérience en début de soirée. Des ajustements dans la coordination auraient sans doute, permis de mieux gérer l’accueil des spectateurs et d’assurer une fluidité plus naturelle.

La soirée s’est achevée sur une note émouvante, avec la projection de photos souvenirs des pièces passées, mettant en lumière les moments forts vécus par les membres de la 5ème année. Cette rétrospective, à la fois intime et pleine de fierté, ressemblait à une cérémonie d’hommage, non officielle mais profondément significative, où chaque membre du club Theatro a célébré, avec une émotion palpable, le succès de cette dernière production. Un instant solennel, mais empreint de joie, qui marquait la fin d’un chapitre mémorable de leur parcours à l’INSAT.

Mariem Lakhel

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L’onsen n’est pas qu’un simple bain. C’est un rituel.

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Le Japon : un pays à la pointe de la technologie, reconnu pour ses avancées et ses innovations futuristes. Des simulations VR immersives aux robots humanoïdes, on a l’impression de vivre dans le futur. Pourtant, derrière cette façade de haute technologie, il se trouve des endroits calmes où le temps semble s’être arrêté.

 

« Shūmatsu ni onsen ni ikimasu  » ce qui signifie « je vais à un onsen ce week-end» est une réponse fréquente à la question « Quels sont tes plans pour ce week-end ? »

Les onsens, ou sources d’eau chaude naturelle, occupent une place privilégiée dans la culture japonaise. Pour beaucoup de Japonais, un week-end dans un onsen est l’occasion parfaite de se ressourcer après une semaine épuisante.

Un rituel de détente

Ces bains thermaux constituent un refuge irremplaçable contre le stress en offrant une expérience sensorielle où chaque geste a son importance. Pour les Japonais, les onsens ne servent pas seulement à la relaxation mais créent plutôt un lien sacré entre l’homme et la nature, représentant une force spirituelle capable de guérir à la fois le corps et l’esprit.

Origine et historique

Depuis des siècles, ces sources thermales sont liées à la religion Shinto où l’eau est considérée comme un élément purificateur. Nées de l’activité volcanique intense du Japon, les onsen étaient particulièrement populaires pendant la période Nara (710-794) surtout auprès de la noblesse et les moines bouddhistes. C’était à la période Edo que ces véritables trésors sont devenus accessibles à toutes les couches sociales. Certains onsens, comme le fameux Dôgo Onsen sont fréquentés depuis plus de 3000 ans, reflétant l’importance de cette pratique dans la culture japonaise.

L’art de la tranquillité

Dans un onsen, la règle primordiale est la propreté : avant d’entrer dans le bain, chacun doit se laver entièrement le corps. Pour les femmes aux cheveux longs, elles doivent les attacher en chignon pour éviter qu’ils ne touchent l’eau du bain Cela symbolise à la fois le respect envers les autres baigneurs et l’élément naturel sacré que représente l’eau dans l’onsen. Un onsen ne doit pas être considéré comme une piscine municipale : il est important de ne pas courir autour des bains, de ne pas crier et d’éviter de parler à haute voix. L’expérience onsen se vit totalement nu : la nudité dans ce contexte devient un acte naturel qui renforce le lien entre homme et nature.

Certains étrangers souhaitant profiter de la détente dans un onsen et ayant des tatouages sont priés de les couvrir. En effet, les tatouages au Japon sont associés aux membres des yakuza (la mafia japonaise), ce qui peut créer une atmosphère de malaise pour les autres baigneurs.

Une diversité d’onsens

Les onsens sont omniprésents, des montagnes de Hokkaido aux îles volcaniques de Kyushu. Certains sont nichés au cœur des forêts entourés de bambous tandis que d’autres se trouvent au pied des montagnes. La plupart d’entre eux offrent une vue splendide, où l’on peut admirer le Pacifique à l’aube, avec le mont Fuji en arrière-plan.

Santé et bien-être

Les bienfaits thérapeutiques des onsens jouent un rôle essentiel dans leur popularité. Les personnes souffrant de douleurs ou de la fatigue se rendent fréquemment dans ces établissements pour profiter des propriétés curatives de l’eau minérale riche en soufre, fer et sels minéraux.

La chaleur enveloppante, le silence apaisant et le cadre naturel pittoresque favorisent également un état de méditation où l’âme se régénère et trouve la paix.

Un lieu de rencontre et de convivialité

L’onsen est un lieu de rencontre par excellence. Les Japonais s’y rendent en famille, entre amis, parfois même seuls mais toujours dans l’idée de partager un moment enrichissant ensemble. C’est dans ces endroits mythiques que les classes sociales et les étiquettes de société disparaissent. Tous sont égaux devant l’eau, et pendant ces quelques minutes, on peut discuter tranquillement et renforcer les liens d’amitié.

 

En somme, les onsens sont bien plus qu’un simple bain pour les Japonais : ils offrent un lieu de soulagement et de connexion avec la nature tout en étant une part majeure du patrimoine japonais. Ils jouent un rôle majeur dans l’attraction des touristes, contribuant à faire découvrir cette tradition millénaire au monde entier.

Ecrit Par: Mohamed Fligene.

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