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Forum INSAT Entreprise : La cour des grands

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Le forum INSAT Entreprise, en sa 3e édition, baigne dans un ordre parfait, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur :

Dans tous ces lieux, vous connaîtrez et reconnaîtrez des étudiants de divers instituts qui transportent avec eux un petit nuage de magie, de liesse, d’allégresse, et qui posent leurs questions avec une aise confondante et un grand professionnalisme. Là où tout est blanc, lumineux, ouvert dans son environnement, d’innombrables stands s’étalent tout au long du hall de l’INSAT, là où les jeunes confient leurs données personnelles inscrites dans leurs CVs en espérant qu’ils soient pris comme associés.

Adossés à cette volonté acharnée de réussir et de déceler un stage de PFE, ces derniers ressentent le besoin de se mesurer aux grands de ce monde pour apprécier leur propre valeur, le besoin de s’affirmer en se distinguant, en se différenciant de leurs semblables. Leur efficacité redoutable, leur ténacité, et leur obstination, les poussant à saisir une quelconque opportunité de déceler leurs talents cachés, de sculpter leur personnalité de leader, ne seraient-elles pas les raisons pour lesquelles le taux des étudiants ayant assisté aux workshops proposés par la JEI soit si élevé ?  

Il émane quelque chose de magistral du feu des cheminées qui festonnent le hall de l’INSAT, le rendant quasiment phosphorescent, ou n’est-ce peut-être que le maintien, la majesté des gestes et la couleur des vêtements des étudiants qui s’y trouvent, qui contribuent à cette chaleur émise. Quant aux membres de la Junior Entreprise INSAT, on leur concède de l’allure et ces termes ne traduisent qu’imparfaitement l’impression durable qu’ils produisent sur leurs prochains ;

En effet, l’exigence des insatiens, dotés d’un goût d’engagement total, est sans aucun doute la raison grâce à laquelle on obtient le meilleur des personnes ; celles qui font passer une tâche urgente avant un “sandwich avec les copains”, et ce, pour posséder en elles toutes les cartes et s’octroyer les données qui mènent au succès du forum. D’ailleurs avec l’énergie foudroyante qui les caractérise, ces jeunes finissent leur dossier à minuit et arrivent souriants, calmes et radieux, à une heure du matin de l’après-midi,  pour faire le suivi de leurs tâches et mesurer avec recul la circonspection des entreprises qu’ils visent à contacter.

Bref, les membres qui ont veillé sur le forum visent le meilleur, le plus haut, toujours plus haut. C’est leur ambition ; s’élever socialement, intellectuellement, progresser. L’espoir et l’ambition qui hantent le gigantesque auditorium, l’intarissable hall, bref, tout l’institut, mettent en exergue l’ampleur de cet évènement annuel, ainsi que l’étendue des efforts dévoilés à la Junior Entreprise INSAT.

Adoncques, les insatiens sont là pour vous prouver encore une fois que ne pas se décourager, croire en soi coûte que coûte, est ce qui fait de notre institut notre lieu d’élection, notre terre promise et le théâtre de nos plus brillantes réussites.

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Culture

BAHAM’US : Entre Utopie et Réalité

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Le mardi 11 décembre, nous avons eu le privilège d’assister à Bahamus, une œuvre magistrale mise en scène par le club Theatro de l’INSAT, un club universitaire chargé de l’organisation de pièces de théâtre abordant diverses thématiques sociales et humaines. Cette fois-ci, la pièce illustre la quête universelle de liberté et d’émancipation, dans un contexte inspiré des bouleversements du Printemps arabe. En effet, Bahamus est une pièce théâtrale saisissante, qui dévoile les mécanismes de manipulation des masses par des pouvoirs extrêmes, une histoire qui résonne comme un appel à la réflexion, mais surtout à l’action, face aux oppressions qui étouffent les voix des peuples.

 

L’événement a démarré avec un peu de retard, probablement parce que même les aiguilles de l’horloge étaient captivées par l’idée de Bahamus. La pièce se divise en trois actes, entrecoupés de pauses musicales si bien interprétées qu’on aurait presque oublié que l’histoire portait sur une dystopie. Ces interludes renforcent le thème de la liberté, à travers une sélection musicale pertinente et de magnifiques danses, ajoutant une dimension poétique et visuelle qui vient sublimer l’émotion de la pièce.

Etant une satire théâtrale, Bahamus offre une critique subtile et percutante des dynamiques sociopolitiques. Dès ces premiers instants, l’acte I plante l’apparence d’une société parfaite, mais où chaque détail laisse entrevoir les fissures d’un système précaire. En utilisant un cadre fictif où le bonheur et la prospérité semblent régner, la pièce dévoile progressivement la fragilité d’une utopie construite sur des illusions. Qui aurait cru que le bonheur national brut se calculait en sourires ? Entre les prêts sans intérêt et les consultations médicales express, j’ai presque eu envie de m’installer à Bahamus… avant de me souvenir du taux de mortalité présidentielle un peu élevé.

Les thématiques de la pièce se déploient avec une touche de sarcasme, à travers des personnages caricaturaux mais profondément humains – comme un dictateur autoproclamé, un conseiller qui pleure à chaque décision et une population endormie par des promesses creuses – exposant les mécanismes du contrôle social et de la manipulation politique. Au cœur du récit, la lutte pour la conscience collective prend une place centrale. La pièce illustre les efforts pour réveiller un peuple pris au piège entre un gouvernement qui se ment à lui-même et une opposition fragmentée par des intérêts personnels. Ici, l’acte II plonge le spectateur au cœur des paradoxes de cette société dystopique, où l’illusion d’une utopie cache des enjeux bien plus sombres.

Enfin, l’acte III vient clôturer cette fresque théâtrale en interrogeant la complexité de la politique, où même les figures qui semblent altruistes peuvent être motivées par des ambitions personnelles. Les sacrifices, les trahisons et la soif de pouvoir se mêlent pour révéler une vérité cruelle : le véritable moteur du changement réside dans la prise de conscience du peuple, mais ce dernier est aussi sa propre faiblesse lorsqu’il se laisse manipuler. En conclusion, elle laisse le spectateur face à une réflexion poignante : le pouvoir est-il un moyen de servir ou de se servir, et à quel prix la liberté peut-elle être véritablement atteinte ?

La réalisation de Bahamus est le fruit de plus d’un mois de travail acharné, d’une équipe passionnée, entre écriture, logistique et préparation des coulisses. Ce dévouement a été récompensé par un large public qui, une fois encore, a fait confiance à la qualité des productions du réputé club Theatro de l’INSAT. Toutefois, quelques détails organisationnels ont légèrement perturbé l’expérience en début de soirée. Des ajustements dans la coordination auraient sans doute, permis de mieux gérer l’accueil des spectateurs et d’assurer une fluidité plus naturelle.

La soirée s’est achevée sur une note émouvante, avec la projection de photos souvenirs des pièces passées, mettant en lumière les moments forts vécus par les membres de la 5ème année. Cette rétrospective, à la fois intime et pleine de fierté, ressemblait à une cérémonie d’hommage, non officielle mais profondément significative, où chaque membre du club Theatro a célébré, avec une émotion palpable, le succès de cette dernière production. Un instant solennel, mais empreint de joie, qui marquait la fin d’un chapitre mémorable de leur parcours à l’INSAT.

Mariem Lakhel

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