Connect with us

À vos plumes

L’anxiété ou la seconde pandémie du siècle ?

Avatar

Published

on

[simplicity-save-for-later]

Bien qu’on dispose de divers moyens nous permettant de nous évader des calamités qui occupent notre sinistre monde, entre autres des agents stresseurs de notre environnement, on est encore susceptible de développer des troubles psychiques bouleversants allant jusqu’à nous déboussoler et nous désorienter. L’une de ces perturbations les plus perpétuelles et répandues dans notre société est l’anxiété.

L’anxiété s’avère-t-elle être le grand et irrémédiable mal du siècle ?

Pour certains, ces sensations sont familières : la poitrine qui sert douloureusement, le manque brutal de souffle, le cœur qui bat la chamade, les pensées sombres et incessantes, les vertiges, les ébranlements nerveux, ou encore l’impression d’un évanouissement imminent.

Multiples sont les motifs qui suscitent en nous ce genre d’inquiétude et d’appréhension : le fait d’avoir un tempérament enflammé, d’avoir subi un traumatisme ou une enfance difficile, d’être fréquemment accolé aux réseaux sociaux ou de devoir s’accommoder à  un rythme social plus effréné qu’autrefois en sont des exemples courants. Mais l’agent qui, ces derniers temps, pèse plus lourd dans la balance, est la situation épidémique actuelle que nous vivons et qui, faite d’injonctions contradictoires et de mesures de restriction graduées, a un impact dévastateur sur la santé psychologique. En outre, si le virus est un phénomène alarmant qui cible principalement les jeunes, il est d’autant moins inquiétant que l’anxiété en elle-même.

Lorsque l’on ressasse pendant des heures dans son esprit d’innombrables idées lugubres et paranoïaques, s’attendre au pire devient une habitude navrante et désolante de son quotidien. Et il est difficile pour ceux qui savourent un mode de vie sans encombrements, de se mettre à la place de ceux qui en ont fait l’expérience, puisque contrairement aux gens jouissant d’une imperturbable tranquillité intérieure, l’anxieux est constamment en quête de réconfort et de quiétude. Ce dernier se trouve enfermé dans un cercle vicieux, dénué de bonheur et de sérénité, dont il est pénible de s’extirper.

L’anxiété hante son hôte et draine son énergie sans qu’il puisse y résister ou s’en insurger. Elle ne cessera jamais de le duper et ce, en le laissant vivre des jours et des semaines de calme et de paix illusoires, exclu de la moindre pensée angoissante, tout en lui faisant croire qu’elle ne jaillira plus jamais.

Mais ce n’est souvent que le calme avant la tempête, car il y a des moments subis où elle l’emporte sur lui, le consume, pour ensuite s’emparer de toutes ses capacités physiques et psychiques, lui faisant oublier le sens d’une existence normale. Il aurait dès lors la mauvaise impression de se voir en elle.

Autant dire que c’est un cancer de l’âme et de la pensée dont on ne guérira guère. Un poids affreux qui ne génère que le martyre, la souffrance et la déchéance. On le cache souvent dans un coin lointain de notre esprit tout en espérant qu’il ne resurgisse davantage dans nos moments les plus difficiles. On essaie assidûment de le dompter, de l’apprivoiser et on ne se lassera jamais de rêvasser du fait qu’il puisse se décliner un jour.

Et c’est au terme d’une longue quête personnelle que j’ai appris qu’il est dur de briser une angoisse qui ne s’estompera certainement jamais. Je dois seulement m’efforcer de vivre avec. Je me suis donc débrouillée à l’accueillir avec compassion plutôt qu’à l’éviter et la négliger. Et c’était là le début de mon affranchissement !

En me libérant des griffes de l’anxiété, j’ai découvert que l’individu recèle de beaucoup plus de ressources et de cran intérieurs qu’il ne le laisse paraître. Ce terme que tout le monde redoute ne pose jamais de problèmes tant qu’on parvient à trouver une façon de la gérer.

Alors, si on déposait les armes et que l’on faisait d’elle notre alliée ?

Share your thoughts

Continue Reading

À vos plumes

Moi et Moi

insatpress

Published

on

[simplicity-save-for-later]

By

Si obscur, le monde si silencieux. Seule dans le vide éternel qu’est mon propre être. J’observe ma vie, qui je suis. Cette identité façonnée autour d’un être qui n’existe point. Je ne suis peut-être pas cette identité. Je ne sais pas vraiment. Une errance éternelle entre les ruelles de mon cerveau. Une brume de confusion qui refuse de se dissiper. Recroquevillée sur moi-même, j’ai peur de même respirer trop fort. Le monstre hait lorsque je perturbe son règne de terreur. Je regarde devant moi les pièces éclatées de ce reflet de moi-même et que j’ai brisé de mes propres mains. Le sang dégouline encore tachetant le sol miroitant de ma conscience. Ce combat infini entre qui je suis et qui je veux être. Une cause perdue.

Voilà ce que je suis. Je crois que mon existence même est une erreur. Un calcul de trop. Je disparais alors dans les recoins les plus enfouis de mon tréfonds. J’offre au monde cette version toute parfaite. Tout ce qu’il faut pour cesser d’exister. Qui suis-je ? la réponse ne vient jamais. Cette question retentit, un écho impossible à ignorer. J’hurle pour l’étouffer mais je ne réussis guère. Les larmes m’étranglent et les souvenirs me hantent. Des rêves que j’ai cru morts me revisitent, des mirages troublants plus que tout. Je veux m’en aller. Partir. Ailleurs. Quelque part où personne ne me connait. Quelque part où je peux me débarrasser de cette peau qui m’écœure tellement. Sauvez-moi de ce monstre qui est mon âme même. Ce monstre me tue en douce. Chaque jour un peu plus de poison. Il me tient par la gorge. Ses griffes contre mon cou. Son souffle dans le mien. Je le ressens à chaque respiration. Une personne à part. Honnêtement. La paranoïa est sa carte maitresse. Sa voix si dominante dans mon esprit. Je fais la sourde mais sa voix refuse de lâcher prise. Il me fait peur, éperdument peur. Il se moque de moi. Regardez-le. REGARDEZ-LE. Il rie de ma détresse. Ce désarroi qu’il orchestre d’un sadisme accru. Je frôle une folie dangereuse.

Au bord de la rupture. Je me torture à coups de questions qui refusent de cesser. Je tiens ma tête pour me calmer. Je regarde le sang devenu un flacon. Sur ce flacon, je me vois enfin. Brisée que j’étais. Hantée, perdue, penaude mais étrangement lucide. Ce genre de lucidité qui brule, un arrière-gout amer après chaque effondrement. Une clarté qui me maintient ici malgré tout. Un ange gardien, oserais-je le terme. Méritais-je réellement autant de souffrance ? méritais-je même un peu d’amour ? de la compassion ? Un sentiment qui n’est pas le dégout et la haine envers ma personne. Un dilemme existentiel, cornélien. Des choix impossibles. Une vie insupportable.

Comment apprendre à un cerveau qui a toujours été sensé haïr comment aimer ? pourquoi aimer ? puis-je quitter cette transe, cet état épouvantable dans lequel je vis ? puis-je me libérer des chaines qui me retiennent à la merci du monstre ? Est-ce que je peux ? quelqu’un ? répondez-moi ! encore la réponse refuse de venir. Cette fois…cette fois je comprends que la réponse doit être mienne. Nul autre. Ridicule. Horriblement ridicule. Une ironie qui n’échoue pas à m’émerveiller. Comment l’être qui n’a connu que le silence et l’étouffement peut s’exprimer ? Les mots, cet être a oublié. Son humanité, il a enterré. Comment, après tout ce temps, ose-t-on lui demander une réponse ? Pour la première fois, je me relève. Je ne suis plus recroquevillée même si le monstre me possède. Je discerne avec une perspicacité authentique ce monde morbide qu’est ma conscience. Cette noirceur obsédante n’est pas moi. Ce silence terrifiant n’est pas moi. Ce sang infini n’est pas le mien. Ces pièces éclatées ne sont pas moi.

Je sais la réponse à toutes les questions. Je mérite d’exister, de m’aimer et de guérir. Ce corps est mien. Cette vie est mienne. Dans cet équilibre fragile induit par cette résistance jamais connue, le lieu cesse d’être lugubre. La lumière de la vérité l’éclaire et je comprends enfin. Je ne suis l’esclave de personne, le reflet de personne, l’ombre de personne. Je suis moi. Une personne qui a une existence et une volonté indépendantes. Cette évidence tombe sur moi un salut délivrant. Je me libère ainsi des griffes du monstre qui hurle, chassé par la glorieuse lumière de la victoire. Aujourd’hui, je choisi d’exister, moi, nul autre. Je décide d’être celle que je souhaite. Je décide de faire de qui je suis celle que je veux être.

Ecrit Par: Malek Jarboui  

Share your thoughts

Continue Reading

Made with ❤ at INSAT - Copyrights © 2019, Insat Press