Ektebli
La gagnante d’ImPress en langue française | Ivresse
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6 ans agoon
[simplicity-save-for-later]Je replonge, cette voix provocatrice et irritante qui hantait mon existence est revenue s’immiscer dans le peu de sérénité et de béatitude que j’arrivais à tirer de mes longues journées d’errance et de perdition « qu’est ce qui t’arrive? Tu disais toi-même que tu méprisais ces moments de quiétude et de lucidité, me voilà revenu, et plus je m’enfonce plus je traîne avec moi tes rêves inachevés et ta triste joie d’enfant solitaire. T’ai-je manqué? Pourquoi est-ce que tu pleures? Tu me fais pitié à vrai dire, je t’ai vu te noyer dans ta petite bulle de monotonie quotidienne, et pour ne rien te cacher j’y ai presque cru, mais nous savons tout les deux que ce monde bien joyeux éclaté au grand jour par des réseaux sociaux qui ne font que bouffer ce semblant d’intimité auquel tu veux croire n’est pas fait pour la sombre personne que tu es, le masque retombe encore une fois, tu n’es pas celui que tu pensais être, et tu ne seras sans doute jamais celui qu’ils veulent que tu sois. Ils? qui ça? tu veux vraiment le savoir où est ce que c’est ta phobie de l’inconnu qui prend le dessus? Ils sont partout, ils veulent que tu réussisses tes études pour te voir accrocher un papier qu’on appellera diplôme sans lequel tu ne pourra pas avancer un pas de plus dans le cercle social, ils veulent te faire rentrer dans leur ligne tracée de zombie qui se suivent à la quête d’une pseudo stabilité déguisée en une foie aveugle dédiée à l’ami imaginaire de tout le monde, un compte en banque, un prêt immobilier, et quelques dettes sans lesquels tu ne pourras pas te payer le joli petit foyer qu’ils veulent que tu te construises. Aller laisse toi faire, laisse-moi te guider vers ce coin de ta chambre où tu iras pleurer les quelques larmes qui te restent à offrir à cette triste existence. »
J’inhalais la fumée de ma cigarette comme si ça allait être la dernière à brûler mes entrailles, je la regardais s’embraser pour mes pensées aussi noires que le fond de mon regard, décortiquant chaque millimètre de mon vécu.
Je ressentais une douleur jaillissant du bas de mon ventre et grimpant jusqu’aux plus petits recoins de mes neurones avachis par le destin. J’agonisais en silence assis au rebord de ma fenêtre, n’ayant qu’une éternelle perdition nocturne pour unique compagnon et mon autre moi dont la voix ne cesse de raisonner dans l’étroit espace de ma boîte crânienne. J’arrivais à percevoir ma douleur, vêtue d’une lumière noire elle transperçait ma chair et rangeait mes os, comme si l’heure du jugement dernier n’avait sonné que pour ma triste personne.
Je tremblais devant le monstre démoniaque venu prendre possession de mon cœur étouffé d’amertume et de chagrin.
La fin approche… je veux me laisser aller, qu’on me laisse aller. A quoi bon se battre contre sois même? Je suis mon propre fardeau, je renais de mon propre sang, ce même sang qui s’est écoulé gracieusement de mes veines, soupirant d’avoir quitté mon corps, sanctuaire des tristes batailles sans fin, sans triste perdant ni même une triste victoire en vain.
Eternel combat funeste, Arès fils de Zeus et d’Héra, venu prendre refuge dans ma quiétude spirituelle, ramena avec lui ses temps de guerres et de carnage, éternel conflit céleste ; Thanatos est venu abattre le peu de Dionysos qu’hébergeait encore mon âme presque éteinte.
Mes yeux assombris par mes pensées me crachaient leurs larmes à bout portant, tel de l’acide venu s’étaler sur mon visage.
Je ressentais l’impact qu’avait mon regard fade sur chaque créature ayant eu le malheur de croiser mon chemin, je semais l’amertume partout où j’allais, aucune joie ni allégresse ne pouvait triompher face à l’obscure lassitude qui m’envahissait.
Mon cœur ensanglanté luttait encore pour sa survie, et moi je laissais mon âme suivre le courant ravageur de ses pensées démoniaques.
Un léger regard vers ma gauche et me voilà en face de moi-même : « Miroir mon beau miroir puisse-tu croupir au fin fond de l’enfer… toi qui te déambule avec ta certitude jurant à toi-même de ne montrer la vérité et rien que la vérité. »
Me voilà le visage aplatit, sans les quelques heures de sommeil que dame Morphée, la putain capricieuse des dieux, m’a ôtée, et te voilà, miroir me regardant l’air envoûté, joyeux de mettre à nue le triste visage qui s’accolait à ma boîte crânienne.
« Miroir mon beau miroir, puisse les cieux te recouvrir d’or, et que ton visage ne soit outre qu’une belle aurore boréale, je m’agenouille devant ta divinité te suppliant de mentir à mes neurones, parce qu’à une vérité ténue et plate, je préfère un mensonge exaltant. Dessine avec tes fines lamelles un doux sourire sur mes lèvres tombantes, ou égorge-moi que je ne ressente plus rien. »
Debout face au vide laissé par le courant torrentiel de mes pensées, des questions sans réponses probables s’offraient au peu de raison qui me restait.
Avais-je mal agit? Suis-je le diable? Ces peines, ces douleurs, en suis-je l’auteur?
Serai-je mon propre meurtrier? Dieu m’accorda le privilège d’être maître de mon existence, alors pourquoi ne pas en être le dramaturge?
Toutes ces questions, ces incertitudes, ces blâmes traversent mes pensées et s’y plantent telle des balles de plomb, pas pour me finir, ni me torturer, mais pour assoupir la terrible envie du bon Dieu, se trouvant incapable face à ma mise à mort, cherche à m’en faire le seul et unique auteur.
Résister fut mon choix, je me mourrai certes, mais d’abord j’irais noyer mon âme dans son étendue perdition de tabac et d’ivresse.
Mes pas lents et alourdis par mes peines me guidèrent vers un coin, celui des âmes damnées de Baudelaire et des cœurs trucidés de Damien, un coin où la fée verte de l’absinthe et son diable bleu, brillaient de loin à la lueur d’un joyau, guidant mes yeux perdus dans leur propre noirceur, vers l’immaculé et le divin de l’ivresse, cette sorte de savoir qu’on acquière, et qu’on déclare haut et fort à la foule, assoiffée de proses et de poésie, aux amours, dans des lettres embaumées d’effluve et de parfum et à la mort dans des flacons de cyanure, ce délicieux poison qui tracera ma mort et brisera mes armures.
Me voilà assis, la chaise grinçait, hurlant le poids de mes peines, pleurant le temps qui a fait d’elle le support de mes longues années de perdition, de damnation, des années ou ma seule envie de vivre résidait en ma mort. Dédaigné par la société et incapable face à la bêtise humaine j’atterris dans ce bar, sur cette chaise… Pauvre chaise!
Accoudé au comptoir, mon verre, sensé m’enivrer moi, me regardait d’un air mélancolique, s’enivrant lui même des larmes que je versais. Mes yeux un peu fanés roupillaient dans la salle, dans l’espoir de trouver un acolyte qui aurait l’élégance de m’accompagner dans mon dernier voyage, mon dernier séjour parmi les morts ma dernière escale au cimetière, un condisciple qui aurait la patience d’écouter mon cœur cracher ses idées folles et ses pensées un peu froissées.
Elle était juste là; assise au fond de la salle, avachie sur son verre, aussi meurtrie que moi, dévorée et malmenée par la cruauté humaine.
« Va, réuni le peu de courage qui te reste, et erre vers elle, parle lui de tes remords, confie-lui tes douleurs les plus tranchantes, offre-lui un verre de détresse et une cigarette de désarroi. Elle te regardera, elle t’écoutera, elle te bercera de mots légers mais découpants, t’ancrera du regard, cherchant dans tes yeux la lueur qui éveillera sa passion. Et sur un éclat d’ardeur, partagez vos souffrances, épousez vos rêves. Enivrez vous de vin, existez de poésies et mourrez d’Amour. »
Je m’avançais vers elle guidé par je ne sais quelle envie de me meurtrir ; étouffé par ses lèvres et égorgé par ses griffes, ou peut-être… Amoureux d’elle.
Aimant la mort je semble fou, mais cette mort-là, ne pouvait qu’être vie. « Vis la, fonce ne recule point, aime-la, transe, déguste son venin ».
Je m’assis près d’elle, la chaise pleurait toujours l’immensité de mon fardeau, elle aussi pleurait de supplice, de tourments, d’amants à la con; elle me pleurait moi, m’implorant un verre de vin, et moi, moi qui me détestait moi, je l’aimais elle qui cherchait à m’aimer moi.
Elle ne parlait pas, et pourtant milles mots et textes virent lumière dans son regard.
Je ne parlais pas non plus, car mon cœur, vieil ami des océans, préférait naviguer sans voiles ni horizons sur les mers désertées de ses larmes, se vidant de son sang, ce cœur où périssaient mes tristes pensées, sans triste partage ni triste conflit, sans voir le jour ni même la triste nuit.
Et par une nuit d’automne moins monotone que moi, le temps passait vite me souriant de loin, emportant avec lui ma bien aimée « silence”, qui le monde à ses bras, pour quelques instants infinis, dans l’infini de son âme, fut amour et aisance. Je naquis à nouveau, d’ivresse, de ma dame…
Blackout total. Je me réveille dans un lit qui n’est pas le mien, la chambre non plus d’ailleurs, la décoration est beaucoup trop joyeuse à mon goût. Ça bouge près de moi on dirait une femme, ce n’est pas celle que j’ai rencontré au bar, qui est ce alors ? Il est encore 4 heures du matin et on est jeudi, il manquait deux jours à mon calendrier, qu’ai-je bien pu en faire?
Une ombre vient s’étaler sur le mûr en face, c’est la voix, maudite soit-elle : « tu ne te souviens donc de rien einh? » Le plus frustrant c’est qu’elle clôturait chacune de ses questions avec un rire démoniaque qui a fini par trouver refuge dans mes pensées, je l’entends même quand elle n’est pas là.
Elle s’est mise à hurler dans ma tête, prenant un ton aussi enragé qu’enrageant « bouge toi ! sors de ce lit! prends cette lame que tu caches précieusement dans ton portefeuille et ouvre-toi les veines! tu me remercieras pour ça un autre jour, sale vaurien »
Sans trop réfléchir la lame traversait déjà ma peau comme l’aurait fait un violoniste valsant avec son archet au rythme symphonique de la cinquième de Beethoven. Dit comme ça, cela ne vous paraîtra ni beau ni même poétique, pour moi, c’est Baudelaire, son cynisme et son infinie beauté. Toute cette endorphine qui envahit mon système nerveux, et qui prend place aux recoins les plus enfouis de mon subconscient effaçant cette voix, son ombre et l’illusion de n’être qu’un esclave à sa merci.
Le temps fut suspendu pour quelques heures. Je savais parfaitement comment dérégler la sainte Horloge de dieu, l’existence toute entière s’égarait dans la beauté du néant que je soulevais dans l’univers.
Perdition totale, élégante euphorie, tout semblait aller en travers du temps, cette machine de guerre qui avale à petit feu le peu d’enchantement et de béatitude qu’on pouvait inextricablement se procurer, ce plaisir d’être et ne pas être, une évasion des cieux et de l’existence.
Kairos dieu des temps et des occasions opportunes, tremblait à l’idée de me voir défier sa grâce et son pouvoir.
Mes veines entrouvertes au monde réel, mon sang qui glisse gracieusement sur ma peau, retour à la réalité, moche ou élégante soit-elle je suis désormais prêt à m’y faire.
Cinq heure du matin, ce soir encore j’ai tué Morphée ; Lors d’un combat insatiable face aux démons qui rangeaient mon esprit, je me devais de ne pas succomber au désir charnel du sommeil.
Je ressentais encore la douleur couler au plus profond de mes veines, transperçant d’amertume chaque recoin de mes organes. L’air que j’inhalais à perte d’âme étouffait ma respiration maladive, enterrant mon cœur dans une éternelle sphère de frustration.
Je fus seul témoin de cette liaison dangereuse, ce triste bonheur momentané, mais aussi l’ultime coupable de la scène. Cœur brisé, ciels en larmes et terres brûlés, tel fut mon bonheur, semblable à un crime de guerre, Digne d’un Hitler ou d’une bombe à retardement.
Autour de moi, le monde se perd dans une avalanche de vécu dérisoire, survie insignifiante et d’amour stérile.
Beau matin, aux belles lueurs d’espoir, et triste réveil aux tristes baises d’un soir.
Baiser aride, souhaits morbides, cœur alternant vide et pensées cupides je me voyais déjà quitter la belle inconnue avec qui je viens de passer la nuit.
Autour de moi, le monde ne vivant que d’illusion, de rêves à bon marché et de cœurs trucidés à tors par Cupidon.
Martyre de ces temps perdus, ma tête, aiguisée aux lames pénétrantes de la pendule pendue à la gare où j’attendais le train pour rentrer chez moi, labourait le peu de fragments de mémoire qui ne pouvaient la tromper.
Au train je perçois les sourires de ces âmes vendues au diable pour une jouissance futile et frêle, au temps où l’on aliène à chaque merde son emballage, à chaque idiot son village et à chaque mendiant une mort pour héritage.
Je ne suis pas fou, non pas encore. Je reprends mes esprits.
Quelques éclats de mémoire me reviennent, ce fameux soir où j’ai rencontré dame ivresse, j’avais quitté le bar seul, elle m’avait laissé un bout de papier sur lequel il y avait écrit une date et un lieu.
Je fouille mes poches, le voilà, le petit bout de feuille dégageait une odeur assez agréable : « Chez toi, jeudi, huit heure du matin ».
J’y suis, la porte était entrouverte laissant s’échapper une lumière suave, assez pour éblouir le démon nocturne qui résidait en moi mais pas assez pour me décourager.
Ma curiosité bat son comble, je m’avance délicatement vers la porte tremblotant et épeuré d’être encore une fois victime de mes hallucinations sordides.
J’entre, dame Ivresse était juste là assise sur le rebord de la fenêtre. Le verre de vin qu’elle tenait à la main, épousait parfaitement la forme de ses doigts, c’était comme si elle se liait d’amour avec lui.
Le rouge à lèvre qui embrassait ses lèvres était aussi intense et vrai que son regard venu finement se poser sur le mien.
Toujours aucun mot mais pourtant le tonnerre grondait d’un air mélodieux à chaque regard silencieux qu’on s’échangeait, le soleil fanait à chaque bouffée d’air que nous respirions, laissant place aux astres des sept cieux, et de ces sept cieux ils n’en restaient que deux, un pour son sourire et bien loin pour le bon dieu.
Un claquement de doigt suivi par une musique douce.
Emportée par la niaiserie humaine je la voyais danser, somptueusement telle une reine, danser à faire ramollir mes peines et faire rêver les suicidaires qui avant elle se tranchaient les veines. Puis d’un regard sec et malheureux, m’emporta avec elle dans la danse des miséreux me fait faire le tour de son cœur qui m’est encore toujours mystérieux et m’emmena là où reposent ses rêves amoureux.
Je respirais le vide à la santé de nos sourdes paroles, à ses yeux émaillés, brillant à la splendeur d’un girasol, n’ayant que mes larmes pour étouffer chagrin et des baiser sanguinaires au gout de venin.
Je pourrai bien lui chanter mon amour, chanter son nom à me rendre sourd, lui jouer l’ivresse de mon cœur à faire saouler les anges, et qu’ils meurent.
Je l’abriterai bien dans mes yeux si elle m’en laisse l’honneur l’honneur d’aimer son être aimer l’amour et que j’en meure. Je lui dessinerai du bout du doit en plein ciel, l’ampleur de mon amour, mon ardeur vénielle.
Je dégusterai bien ses lèvres tel du vin, qu’on sent qu’on aime puis qu’on trinque au bord du ravin, je l’immolerai d’amour, ce satané cyanure, ce délicieux poison qu’on déclare sur les mûrs.
A la regarder je pourrai bien l’aimer, la vénérer et en faire ma destinée, je m’inclinerai devant son âme désespérée et je prêterai serment à l’amour… À l’éternité…
J’habiterai son cœur tel un enfant dédaigné, tel un Rebelle qui dans sa peau ne pouvait rester .Un enfant méprisé qui s’étant opposé
à une vie qu’il aimait mais qui elle le méprisait, un enfant débouté ne sachant où aller, atterrit dans son cœur, cœur des libertés sanctuaire des révoltés, révolte des âmes damnées, condamnées d’avoir aimer une vie qui elle ne pouvait nous aimer.
Tel un coucher de soleil je voyais notre danse partir vers l’au de là et dame ivresse prit enfin la parole « Bonjour bel homme, ivre l’autre soir vous aviez meilleure bonne mine, qu’a donc fait le bon dieu pour vous contrarier cette fois? »
« Malheureusement je ne peux pas en dire autant de vous, vous êtes ravissante, encore plus que dans mes souvenirs, mais permettez moi de poser une question, que voulait dire le petit mot que j’ai retrouvé dans ma poche »
« Ce sera à toi d’en définir le sens mon cher »
« Vous jouez sur mes points faibles, je nourris mon âme de mystère et de réticence, je vous suis »
« Livrez-vous à moi, et n’ayez crainte, tout ce qui sortira de votre bouche mourra dans la mienne »
Sans savoir pourquoi je me voyais obéir à cette dame, sans soupçons ni méfiances. Je me suis avancé vers elle, d’un pat légèrement amoché, je voulais la serrer dans mes bras, et dans un lapse de temps une voix ogre est venue s’immiscer dans notre silence torrentiel, criant « Police! que personne ne bouge »
Quelques centimètres me séparaient encore de dame ivresse. Mon cerveau troublé et brouillé par le vacarme s’est éteint pour un court instant, et je me voyais passer en travers du corps de madame, qui ô ciel n’était que pure illusion, c’était le reflet de ma personne sur la fenêtre et puis ce fut le néant, l’obscurité totale.
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Ektebli
I’mPress winner in english | Amine Haj Ali
Published
6 ans agoon
5 mai 2019 [simplicity-save-for-later]When I was a child, my mother always told me that I need to go out more, that I should
explore the world. Little did she know that I had a world on my own, one that I have created
in my head. Pure imagination, where everything is possible, one that I believe still exists in
the darkest corner of my mind. I spent years and years, in my room, staring at the infinity
beyond living there, doing everything that the laws of physics forbade. However, as the years
passed, that little world of mine started to lose its irrationality. It became a place for my
teenage self to live the decent version of life possible, to be the person that I sadly couldn’t
be in reality, since I was mostly emprisoned behind four white walls. And surely enough, to
fantasize about how my dearly beloved and I would meet and how it would be the best thing
that I would ever live through.
Now that would’ve been impossible, hence my inabilty to express myself to the individuals
that I live among. But little did I know that there will be a day where all of my dreams would
come true, or at least that’s what I believed.
I was a bookworm back in the day with only two individuals that I considered as friends and
luckily we were the three amazing roommates. Nothing special and nothing worth describing.
Until one november day, as the rain poured ever-so-generously, my heart started to pump
things more than blood. Pure emotions.
It was the day I met you, the love of my life, my soulmate. You came into my life like a
wave, and crashed me with sensations so intense and so powerful to the point that it
reminded me of an old heartbreak that I hopefully overcame.
You stood there, under the falling droplets, looking beautiful. And I remember thinking, how
could God, create such a divine human with no imperfections. My window may have been
small, but I could see every detail of you. It was a shame that you were talking to the man in
the suite.
I knew I would fall for you, I just knew the moment I observed your eyes, your stare, so
deep and so exquisite. You had that kind of look, the one that screamed of mystery. Smooth
black hair, wet and wavy, perfectly clinging on your olive skin.
To say the least, it was breath-taking.
And it was the beginning of the end of a bland life.
After the encounter, insomia seeped in my nights, stealing my ability to sleep and allowing
my thoughts to imagine unspeakable intimacy. Even the sedative couldn’t take you off my
mind.
Whenever I get the chance to rest, I dream of you. Everything’s red, the room is shaking.
Desoriented voices and vibrations are all over the place. And suddenly everything stops, you
standing there, wearing your usual black blazer and skirt, and don’t get me started on what
we’re doing.
To put it in other words, I was infatuated.
Weeks passed and I couldn’t stand the feeling of helplessness that I felt towards you. Luckily
my friends couldn’t either and pushed me to initiate a conversation with you. And God did
you sound interested. You were calm, funny and exotic. I remember feeling electricity
shooting in my veins every time you answered. It slightly reminded me of electrotherapy. I
would look at your face every now and then. Such an errotic beauty and an innocent
personality.
I became more and more attached to you, and my expectations became more vivid.
You see, I am not used to talking to other people after my last relationship, let’s just say we
ended it in a traumatic way.
I believed we were meant for eachother. At least you were made for me.
It was time to interact with you, and not be seperated by my fear of opening up. And so the
next day, I went to you with a messy heartbeat and a chaotic mind. And all of that was
forgotten when you smiled in my way, dear Lord that smile that made me want to hug you
and forget the rest of the world.
I realized, the instant we started talking, that you were in fact unique, your words were laced
with emotions, perfectly spoken with a voice that I just wanted to hear first thing in the
morning and last thing before I close my eyes.
We talked and talked about everything, we travelled in eachother’s thoughts, we explored
eachother’s desires and wishes and I was in paradise that we created.
You were everything and I was lost in your brown orbs.
«It was a dream, wasn’t it.», that’s what I though every time I opened my eyes.
I loved you. That, I was sure of. You made me feel like it was my first time feeling this.
It started with one look, one night, out of my window, and it became a routine. Every night at
eight, we meet and talk about everything; the past, the future, the present, books, time, life,
everything. I never thought that trust could be simply given to a person that you knew for
some weeks.
It was intoxicating, that feeling of being free to talk about everything, to be completely who
you are, with no limits. I forgot how my life used to be, and I didn’t care. What I was feeling
at the moment was enough for me. It was the best thing that ever crossed my life.
And one february day, as the darkness overcame the sky, I came to you. I didn’t care
anymore, I was going to confess my love to you. So, I started to talk and talk, my words
poured non stop, and without thinking twice, I ran to my room, afraid of the potential
rejection that I’ll get.
I turned off the lights and went to my bed and let my thoughts roam into the universe.
The next day, I considered running away to Paris and changing my name. But my curiosity
got the best of me and my roomates were screaming at me to man up and look for you. I
didn’t have a choice anyway, since the workers in this place force us to get out of our rooms
at 2 PM. Even though I spent the whole time avoiding you. The moment I saw you I ran to
you and hugged you. I almost evaporated into the air when I felt the sting of desire on my
neck. I fainted with pleasure.
I woke up, with the usual lady in white besides me giving me my usual dose. Her presence
makes me cringe and with the pain in my neck, I tried so hard not to scream at her and keep
my cool. She always checks up on me to verify how my mental state improves daily. She
treats me as if I’m a crazy person and I hated that.
She informed me that the love of my life, you, wanted to see me, and my smile started to
form, to the point that my cheeks started to hurt. Maybe this lady was better than I made her
be.
I ran with excitement to my beautiful you that’s waiting for me. This was unusual, the
distance between us was longer than usual, it felt like we were miles away. You stared coldly
at me, I swear I saw demons in your dark eyes. I was sweating buckets, trembling like a leaf
in a winter day. No. This is not what I wanted.
«We could never be.»
Those were the words that made my heart stop. What did you mean by that? I remember
hearing sounds of laughter. Was I a joke to you?
Everything started to spin. The room is getting smaller and smaller. It’s becoming harder to
breath, nowhere to run, nowhere to go. My roommates are here too, fuming with anger. They
always show up when I’m in bad shape, always ready to have my back. They are screaming
loudly, so loud that my ears started ringing. Wait, I was screaming. I lifted my head, and you
were standing next to me, scared, sympathatic and crying. Why couldn’t we be. Why lead me
to believe that we’re in love. I was deceived.
I grasped the first thing in front of me and plunged it in your head. If you want to act like my
ex, you should be treated like my ex.
The people in white rushed in, and stopped in horror. They looked at you sleeping ever-so-
peacefully, over a red blanked of thick, crimson substance.
I was sitting in your chair, imagining waking up in the morning to this tranquility besides me.
I considered getting up to sleep next to you.
Yet these people charged at me, and dragged me away, I was screaming. No, I was growling
at them, they want to seperate us, they must be the once who made you hate me. At this
point, my head felt like it’s going to burst. The red hall is becoming hotter and hotter, and it
felt like it’s curving and moving like a big snake that swallowed me. My friends are here too,
screaming chaotically and fighting eachother, I was screaming for everything to stop. My
arms are aching, scorching pain is cruising in my nerves. Every inch of my body felt agitated.
The movement arises and I couldn’t take it anymore.
I blacked out.
I woke up, I tried to reach for my head yet I couldn’t, something was restraining me. I
opened my eyes to find out that I was surrounded by a troop of these white people, except
this time there were some blue people with them.
I heard them talking about a murder of some psychiatrist. Poor woman.
They injected me with something and I fell into the abyss of darkness again.
And now I’m awake, in my room, and writing this to you, in the memory of our love. One day
we’ll rejoice in another dimension. But for now, they told me that I’m moving out, and I’m
more than excited to see what’s waiting for me. I’m finally getting out of this prison.
I need to leave now, the nurse just entered to take me to the big van.
I love you. Wait for me.
Yours truly.
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