À vos plumes
Mirage
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‘’Ma réalité n’est qu’une simple illusion
et mes émotions s’évaporent chaque jour qui passe,
mes sentiments et pensées tordues en fusion
et ça ne fait qu’empirer quoique je fasse.
J’aimerais tellement vivre
ne serait-ce qu’un petit moment de bonheur,
ça me suffirait.
Je voudrais sentir quelque chose avant de m’en aller.
Je regarde autour de moi et je vois
tous ces gens m’ignorer
et je ne peux m’empêcher de penser
à leur indifférence qui me pousse à tout quitter.
Jamais je ne pourrais m’aimer,
ça, je le sais
mais qu’ai-je bien pu faire de mal
pour être si seul, si isolé.
Avoir cet enfer pour une vie
n’a jamais été sur ma liste,
mais je n’y peux rien parce que
pour continuer, je n’ai plus aucune envie.
J’ai constamment zéro énergie
je suffoque, plongé dans la mélancolie
je n’en peux plus de ce cercle infernal
je mets donc fin à tout ce mal.
Parfois, tout de même, je me demande
comment serait ma vie
si dans ce monde
il n’y avait pas de neurasthénie.
Et si tout était diffèrent ?
Et si j’étais réellement content ?
Comment y arriver exactement
alors que tout me semble étouffant.
Je m’imagine toujours une vie complètement distincte
et même si cela peut sembler délirant
j’arrive à tout oublier
grâce à cette pensée humiliante.
Je passe la majorité de mon temps à rêver
espérant qu’un jour, j’aurai ce que j’ai tant voulu
et j’investis toute l’énergie que j’ai
dans ces idées farfelues.
Je me vois heureux
avec les amis que je n’ai jamais eus
mais qui m’accueillent toujours
les bras ouverts, avec un sourire chaleureux.
Je me sens si joyeux quand
j’imagine les pensées que je pourrais avoir
si j’arrivais à voir
le monde d’un angle totalement diffèrent.
Je serais tellement épanoui
que j’arrêterais de penser
à tout ce qui m’ennuie
quand je vais travailler.
Je pourrais même rencontrer quelqu’un,
en tomber amoureux
mener la vie que je mérite
et enterrer mon côté malheureux.
Alors à quoi bon déprimer si j’ai tout
et je m’en fiche qu’on me prenne pour un fou
je sais juste que le plus important
est que mon échappatoire, c’est mon imagination.’’
‘’Et c’est sur ce dernier simple point, que je considère plus comme une affirmation qu’une pensée, que je
retire mon pied du bord du toit et recule tout en réalisant que j’étais sur le point de mettre fin à mes
jours alors que j’avais tout pour donner plus de sens à ma petite vie misérable.’’
Il avance vers le milieu de la salle où il faisait une lecture de l’un de ses poèmes les plus remarquables, et
qui était le tout premier d’ailleurs.
‘’Je menais une vie plus ou moins chaotique et déprimante parce que j’avais tendance à m’enfermer sur
moi-même et je n’essayais jamais de demander ou même fournir de l’aide pour changer quoi que ce soit,
j’étais littéralement noyé dans la monotonie et la tristesse en même temps. Certes, j’avais mon
imagination pour échappatoire, et elle complétait, en quelques sortes, ma réalité parce que sans cela, je
ne serais certainement pas présent entre vous à cette heure-ci, mais je ne l’exploitais pas comme il
fallait. J’aurais dû avoir ce déclic il y a bien longtemps ; me rendre compte du talent que j’ai et changer
carrément ma vie, mais comme vous l’avez tous compris, ça ne m’est arrivé que quand j’ai décidé de me
suicider. J’avais beau imaginé tout ce que j’aurais pu être et avoir, mais cette fois-là, c’était différent ;
c’était comme si je voyais ma vie à travers une autre personne et j’aime me dire des fois que c’était une
future version de moi-même qui m’a sauvé la vie. Une dernière chose que je voudrais pointer du doigt ;
c’est l’emploi des mots pour souligner l’importance de la relation entre le réel et l’imaginaire. Remarquez
que j’ai commencé le poème avec le mot « réalité » et que je l’ai fini avec le mot « imagination » et
c’était en fait pour suivre une structure bien définie qui met en valeur l’évolution de mes pensées et mes
croyances en même temps. Tout cela pour dire, c’est bien d’imaginer, de rêver mais il faut être
ambitieux, il faut aller de l’avant et tout faire pour rendre votre imagination plus utile pour qu’au final
elle puisse compléter votre réalité.’’
Et sur le bruit des applaudissements, il quitt
e la salle en s’imaginant une toute autre vie parce qu’on ne
cesse jamais de rêver.