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À vos plumes

La légende de Iring, philosophe excentrique au royaume de Caciny

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C’est l’histoire d’un homme nommé Iring qui cherchait un but à sa vie, dans un pays rangé par une guerre qui date de 10 ans. Etant un homme d’influence, et ayant hérité d’une énorme richesse, il ne souffrait pas la faim. Cependant, l’or et les bijoux ne l’intéressaient pas. Tout ce qu’il voulait pour vivre était le gite, le couvert, et l’aventure. Son argent n’était pas pour lui un salut mais une attache. Un excentrique, somme toute, dans un contexte qui ne permettait pas ses escapades philosophiques.

 

Dix ans de guerre. Des mois de sièges. Et puis, par une nuit sombre, à la lumière des torches, et dans le fracas des armes et des os brisés, les troupes armées ennemies prirent d’assaut le quartier commercial de la cité, dernier bastion avant le centre de la capitale et place du gouvernement, mettant ainsi fin à 3 mois de siège. La population fut massacrée dans sa majorité. L’envahisseur, peuple des Hawk, connus pour leur élite d’archer, pillât les bibliothèques autant que les châteaux et mis le feu à ce qu’ils ne pouvaient utiliser. Le roi capitula et toute la famille royale fût exécutée sur la place principale. Du moins, croyait le peuple. Une jeune fille de 16 ans avait réussi à fuir, s’étant éclipsée en cachette retrouver son amoureux, avait échappé à l’exécution. Son altesse, Lowin, 3ème descendante du Roi Katze de Caciny, grâce à une aventure romantique ne se trouvais pas au château au moment fatidique mais dans un tunnel menant en forêt se dirigeant vers son bien aimé. La princesse étant la fille d’une servante, on la voyait peu et peu se rendirent compte de son absence. Le général ennemi voulait avant tout marquer l’image de l’exécution dans le cœur des peuples et ne leur laisser aucun espoir. Tout ce qu’il voulait, c’était observer le regard horrifié de des compatriotes du roi, le plus vite étant le mieux. Il se garda donc de lancer l’alerte et fit passer une servante du château pour son altesse. Les gens du peuple qui restaient n’y virent que du feu. Il lança ensuite certains de ses espions les plus subtils à la recherche de celle que le sort avait épargnée- pour l’instant.

Elle chevauchait. Les sabots de son destrier broyaient l’herbe, les branches fouettaient le blanc de son visage rangé par la panique et la sueur. Elle haletait. Les mains en sang, elle avait chevauché tout un soir. Elle avait les yeux rougis et la gorge sèche. Son cœur pleurait sa famille, son peuple, et l’homme qui, peut-être, l’attendait encore. Ou peut-être l’avait-on tué. Peut-être s’était-il enfuit ? Et elle maudit de toute sa hargne la guerre et l’ennemi qui l’avaient déviée de sa route, qui l’avaient séparée de ceux qu’elle aime, qui la laissèrent seule dans ce monde en flamme. Avancer ! Encore, toujours avancer ! Ne jamais regarder en arrière. Je suis la dernière survivante d’une noble lignée, il est hors de question que je meurs ici. Et elle s’enfonça plus profondément dans la forêt épaisse. Et à chaque pas sa solitude s’épaissit.

Une ombre tomba du ciel. Elle cabra son cheval, l’évita de justesse. Se tint devant elle un homme à la carrure féline, les yeux jaunes. Ses yeux étant habitués à l’obscurité, elle distingua un filet et une épée à double tranchant. Elle dégaina son poignard bien qu’à cheval, il n’aidait en rien. Elle hésita sur l’attitude à prendre. A cheval, elle était à la merci de son filet. Son épée était longue et pouvait l’atteindre. Son poignard était trop court. Mais à cheval, elle avait l’avantage de la vitesse et de la hauteur. De plus, elle faisait déjà face à un ennemi et ne pouvait prendre le luxe de descendre. Il pouvait en profiter pour attaquer.

Elle n’eut pas le temps d’opter, juste celui de parer.

Les lames s’entrechoquèrent. Rapide. Elle recula sa monture et profita de l’élan de l’adversaire pour le faire tomber au sol. Elle se lança pour le piétiner. Il lui lança son filet. Elle défit l’anse droite de sa selle qui se retourna autour du buste du cheval. Elle tenait à l’étrier, la tête tournée au sol. Le cheval continuait sa course en direction de l’homme à terre. Il bondit au dessus de l’obstacle. Elle ajusta son poignard, décidée d’en finir. Il tourna vers elle son épée. Les lames s’entrechoquèrent derechef. Son poignard fila le long de la lame, déclenchant des étincelles qui illuminèrent quelques instants les lieux. Quand la petite lame arriva au niveau du visage, les deux armes flanchèrent. Quand le cheval atterrit, quelques secondes seulement étaient passées. La dame tenta de défaire le lien de ses étriers mais un seul céda. L’homme s’était relevé, tenant fermement son épée. Le cœur de la princesse battait avec force. Elle haletait de fatigue. Elle avait perdu toutes ses forces. Il s’avançait vers elle, le pas lourd. Elle se débattait dans son étrier. Elle chercha son poignard mais ne le retrouva pas. L’homme était au flanc de son cheval. Il se pencha. La monture était nerveuse mais n’osait pas bouger. Elle ferma les yeux. Il trancha.

 

 

« -Veuillez pardonner mon hardiesse, jeune demoiselle. Je vous ai prise pour l’ennemi. Les temps sont durs voyez vous. Mon nom est..

-Pourquoi avez vous flanché ?!

-…Iring.

– Répondez moi !

-…Et vous êtes ?

-Pourquoi n’avez vous pas donné le coup final ?! C’est une honte de rester vivant après avoir perdu une bataille. Où avez-vous des remords maintenant que vous savez que je suis une femme ?

-Allez vous arrêter de me sortir ces phrases clichées tout droit sorties d’un livre ? Vous ne voulez pas mourir, on le lit dans vos yeux -de très beaux yeux, disons vrai. Vous n’êtes pas un guerrier des terres du milieu. Vous n’avez même jamais goûté au champ de bataille- ça se saurait si une femme de votre splendeur se mettait à combattre- Je ne vous tue pas car vous n’êtes pas un ennemi. Vous avez flanché parce que vous n’aviez plus de force. Vous n’êtes pas habituée au combat en temps réel. Les soldats sont des hommes et les espionnes n’ont pas cette peur de mourir qu’on lit dans vos yeux. Mais vous avez reçu des cours intensifs d’escrime et d’équitation. Je n’ai rien contre les femmes qui savent se battre, je trouve ça, au contraire, très excitant. Je conclus donc que vous êtes d’une famille aisée. Vous parlez comme dans les livres, vous en avez lu beaucoup, n’est ce pas ? Votre famille n’est donc pas une famille de fermiers enrichis. Vous faites parties de la classe marchande ou des royautés. Mais toute la famille a été exécutée ce matin.

Vous portez des vêtements confortables pour un long trajet. Comptiez-vous fuguer de la demeure familiale ? Ça ne pouvait tomber mieux. Voyez-vous, je peux connaitre tout ça rien qu’en vous observant. Tout ce que je vous demande, c’est votre nom.

Elle souffla:

-Lowin.

Il lui sourit, charmeur.

-Enchanté, mademoiselle Lowin. Maintenant buvez votre thé. Il a déjà assez refroidit. Vous avez besoin de forces pour vous remettre de vos émotions et pour la chevauchée qui nous attend. Demain, nous partons à l’aube, cette grotte ne nous protégera pas éternellement.

– Où allons-nous ?

-Partout et nulle part, là où nos pieds nous mènent.

-Je vous remercie pour vos pansements mais j’ai d’autres objectifs à accomplir.

-Une femme seule ne fera pas long feu dans un pays en ruine. Une femme blessée, qui plus est. Que voulez vous ? Reconstruire une nation dont le peuple a perdu la foi ? Ce pays est damné depuis le départ. Pauvreté, famine, corruption..Ce pays a été construit au dessus de corps rangés par la fatigue et la maladie, au dépend des plus démunis pour que la classe la plus puissante s’élève de plus en plus haut pendant que le faible s’enfonce.

-Je suppose que vous êtes de ces révolutionnaires pauvres qui veulent détruire le pays.

-Le problème avec la classe marchande, c’est qu’elle ne sait pas observer. Voyez cette épée, une fine lame, peu sortie de son fourreau, âgée de 100 ans. »Lustitiæ ». Son nom. Forgée dans les telles du nord, au sommet d’une montagne qui crache le feu. Comment un pauvre révolutionnaire connaîtrait autant de détails selon vous ? Un pauvre révolutionnaire, l’aurait faite fondre et vendre car une telle épée est vite reconnue. Ouvrez les yeux, cher amie. J’insulte ce gouvernement parce que je sais ce qui se trame dans ses coulisses.  »

Sa voix se fit plus douce:

« Vous qui aviez fuit votre maison à la recherche d’une aventure, voulez maintenant y retourner pour vous faire tuer ? »

Il se releva et lui prit la main puis y déposa un baiser.

« Accompagnez-moi, dans une aventure. Je suis un homme perdu qui cherche refuge. Je suis un homme qui a erré sans but, à la tête d’une fortune colossale, dans les dédales d’un gouvernement pourri. Je suis venu ici hier pour chasser et méditer, le soir, mais le sort a voulu me prendre toutes mes attaches. Bon vents à elles, je n’en veux point. Aujourd’hui je suis un homme neuf, et je veux fonder un pays neuf … Alors, Lowin Fille des Bois, voulez vous…voulez vous entreprendre cette aventure avec moi? »

Elle le regarda droit dans les yeux, le fixa intensément, puis lui tourna le dos et s’endormi.

Je suis trop fatiguée pour ça.

 

 

 

Artwork par SebMcKinnon.

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Chapter 5 : Medea, A fractured halo.

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The heat was unbearable to say the least, a suffocating hand squeezing the very air from my lungs. As if eternal damnation wasn’t torture enough for the inhabitants of this cursed realm.

Tartarus wasn’t for the weak. Or at least, that’s what I gathered from the looks of it. Down here, the whispers of Asphodel and Elysieum were a cruel joke. Every instinct in my body was begging me to turn and flee, until a flicker of movement in the distance snagged my attention, making me halt in my steps. 

Someone was watching me. 

“Mermerus?” a woman’s voice echoed through the abyss, “Mermerus, is that you?”

Words died on my tongue. Though a silver of desperation lingered in her voice, everything about the approaching figure sent chills skittering down my spine. Crimson red robes, the color of spilled blood, clung to her form, a stark contrast to her pale skin. Her untamed black hair almost covered the entirety of her back. Something about her seemed disturbingly primordial. This was no benevolent spirit, no sorrowful soul. This woman was a true creature of darkness, someone who had not simply adapted to Tartarus but seemed to thrive in its haunting embrace.

As she drew closer, I could see the disappointment in her eyes slowly settle in. For I wasn’t Mermerus, nor did I know of this person she despondently wanted me to be.

Mere inches separated us now. She towered over me then reached out her hand to cup my face. Her touch wasn’t one of comfort, but far from it.

“You do look remarkably like him.” She murmured, the softness in her voice a fleeting mirage.

“Who is he?” I managed to let out as she turned around and started to make her way back.

“My child.”

“And where is he now?” I dared to ask.

The sound of her footsteps abruptly stopped. In the deafening silence, she turned, a cruel smile twisting her lips.

“Dead.”  She said, her voice devoid of emotion, “I killed him.”

A minute passed, or maybe an eternity I’m not certain. Those last three words hung in the air between us, words that felt more like a boast than a regretful confession. 

“Oh please, spare me the shock, I’m sick of it, Who are you boy? Did Aphrodite send you to further taunt me? Sending a boy who looks like my dead child is a wicked move I must admit.” 

“No, my lady.“ I gulped, “Forgive me but I don’t even know who you are.”

A notorious laugh escaped her lips. “Gods and their twisted games.“ she spat, a flicker of something akin to boredom flashing in her eyes. “Fine then, I am Medea, Grand-daughter of the sun. Daughter of the sea, Niece to supreme sorceress Circe. Witch.” She took a step closer, forcing me to crane my neck to meet her gaze. “ A mere thread separates the bumbling foolishness of mortals and the cruel whims of the gods » she hissed, the last word dripping with venom. “ And I walk that thread fueled by powers you, child, can faintly comprehend.”

Ignoring the termance in my voice, I managed to ask “How did you end up here then? amidst this…torment?”

“Why don’t I show you?” she whispered, her voice laced with dark amusement.

Before I could protest, she reached out for my hand. She muttered something in a tongue I couldn’t quite decipher, a strange incantation. The world began to wrap and twist, the great sleep, the great forgetting, darkness, then light.

The world solidified again, I was no longer in Tartarus. My body didn’t feel like mine, Stagnant powers lurked within me, Realization dawned on me.

 

I wasn’t looking at Medea anymore, I was Medea.

 

Everything was a blur, experiencing one’s memories through their eyes was nothing short of disorienting. The visions got slightly clearer; A Flash of a golden fleece, the triumphant glint in a pair of unfamiliar eyes. A love so intense it burned. Sacrifices made, yet promises shattered, betrayal, passion morphed into a cage of raging fury, lust for revenge, bloody hands. The smell of death, A chilling satisfaction, A hollow victory, Then back to darkness. 

My eyes fluttered open. I stretched my hands, relieved to feel my own body again.

“How did you do that? Doesn’t being in Tartarus stop you from casting any spells?” I breathe out, still dizzy from the lingering magic.

Medea arched an eyebrow as if I had just asked her the most nonsensical question ever.

“I am a witch, boy. Forever bound to earth. I am tied to the four elements. Tartarus is filled with one of them in all its forms, Fire. My power comes from within. Although this cursed place has tamed it, it could never quench its flames.”

The frustration in her eyes mirrored the confusion churning within me. The visions… hazy fragments that have left me reeling. “I felt them…” I stammered, meeting her gaze, “Your emotions, your rage, as if they were mine.” The weight of a story demanding to be told hung in the air. “Tell me Lady Medea, what has happened to you?”

 

A sigh followed by, then she began to unravel her past before me.

 

“Colchis was my home. Magic flowed through my veins, a birthright passed down from my ancestors. Then came Jason, a Greek hero with eyes that shimmered like the Aegean sea and a smile that promised forever. How foolish I was. For him, I defied my own blood. I won him the golden fleece, a prize named by his uncle in order to reclaim his throne. Looking back now, I realize what a waist of muscles Jason was. Without my magic and my wits, he could’ve never returned to his lands victorious AND unharmed. I vowed to protect him. I fled my home to be by his side. Bloody sacrifices on the altar of his empty ambitions. I was promised by Aphrodite an everlasting love as beautiful as dawn breaking over mount olympus if I aid him in his ‘heroic’ quest. I forgot however that while Jason was the goddess’s chosen, I was nothing but her pawn. A mere puppet that will grant her ephemeral glory once hit by Cupid’s bows. But promises made by the gods are fickle. A lesson I had yet to learn at that age.” 

Medea’s fists clenched, turning her knuckles white. She glared into the distance, as if she was reliving the past.

 

“Another woman caught Jason’s eye upon our arrival to Greece. A princess named Glauce with royal blood and a kingdom to rule over. He cast me aside, leaving me and our children within a blink of an eye . Foolish, foolish man. He had underestimated me, like the rest of them. My grief turned into rage. Revenge became the ultimate goal, a burning ember demanding to burn all it touched. Killing him was never an option. I needed him to feel an ounce of the agony I have felt while breathing still. So I did what had to be done. I took from him what he grew to value most, his new fiancé, her father’s money, and our own offspring. And if I had to, I would do it all over again.”

 

A look of serenity washed over Medea’s eyes. She unclenched her fists, her shoulders relaxed. I waited in silence for her to finish her story.

 

“Heaven and Hell became mere words to me. I fled Corinth, cloaked in the golden chariot my grand-father Helios sent me, leaving Jason a broken shell of the man I once loved. People may call me a villain, a mad woman, the devil incarnate for some, but I call myself a hero. I was the one who won the golden fleece. I have defied dragons and armies, navigated foreign waters alongside Jason’s crew and secured his throne all by myself. I deserved the recognition. I have spent my whole life diluting myself to make it easier to be loved. I have dimmed my magic, a witch masquerading as a human for an oath of eternal happiness. I was more than content with working in the shadows and letting Jason take credit for my mastery if only it meant he would be with me. And what do I get in return? Betrayal. Tragedy is a condition to existence, and I have chosen madness as my defense against it. For the dog that weeps after it kills is no better than the dog that doesn’t. My guilt will not purify me. And I accepted that long ago. Let them fear my wrath, let them whisper of my madness. Let them blindly pretend that all of their favorite heroes haven’t bathed their hands in blood too. But of course, blood doesn’t taint a man’s heroism. When a man seeks vengeance, it’s a mark of strength. When a woman does the same, she’s branded a monster.”

 

She tipped her chin upward, as if addressing the very gods who have betrayed her.

 

“I am no longer a pawn of fates. I am Medea, I am my own person and I shall spend my remaining days here in Tartarus, my new found home, where I truly belong.”

 

I stood there, transfixed. Words failed to decipher what I felt at that moment. Medea eyed me up and down one last time. 

“It’s truly incredible how much you look like Mermerus.” she softly whispered,  “Be careful boy. Don’t trust anyone but yourself down here.”

 

My mind grew heavy with questions left unanswered. I watched as Medea disappeared in the swirling sulfurous mist just as she had emerged from it moments prior.  As I started to make my way back towards the gates, I realized that by simply accepting her fate, this scorned woman has already defied the gods. I may not call her a hero, as she demanded to be called, but she definitely wasn’t a villain either. The very line between good and evil blurred before me. I left Tartarus with a heavy heart and a newfound perspective.

 

 

Written by : Fatma Ben Romdhane.

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